Traditions ramadanesques d’Agadir..Caprice, un café de tous les caprices

• Saoudi El Amalki //

On reviendra encore une fois au phénomène de café littéraire qui se met tout particulièrement en évidence pendant ce mois de Ramadan, à Agadir. En fait, tout au long de ces journées de jeûne, plus précisément après les prières des « Taraouihs », un programme diversifié a lieu dans cet espace, désormais fort connu et fréquenté par les poètes, les écrivains, les intellectuels, les activistes de la cause Amazighe …

Caprice de son nom qui réunit tout ce beau monde de l’art et de la culture dans la ville, prend dorénavant de l’ampleur et s’érige en réel havre de partage et d’échange libres autour de toutes les questions de contemporanéité qui taraudent les intellects, aussi bien à la dimension régionale que nationale voire universelle. Ce coin convivial sis au quartier Founty, communément appelé le SONABA, se transforme durant chaque Ramadan, en un véritable refuge de l’interaction et de la pensée dans les dédales du Savoir, de la Science et de la Passion créative.

Ce n’est nullement un lieu de hautes masses où le grand public pend d’assaut les salles publiques de spectacle et de prestance, mais une arène au nombre réduit correspondant aux tables et chaises mis à disposition, sirotant un thé ou café, l’oreille tendue et l’œil rivé sur le conférencier, l’artiste ou encore l’écrivain…

Ce fief des intellectuels de tous bords, nommé Caprice répond à tous les goûts, attentes et aspirations, non pas de ses clients, car ce n’est pas un endroit ordinaire, mais une destination extraordinaire où l’âme et l’esprit sont somptueusement caressés et interpellés. Caprice de tous les Caprices d’une certaine élite de la ville qui vient savourer délices et régals de la littérature comme de la sociabilité de tout acabit.

Chaque année, ce sont donc des dizaines d’érudits et de créateurs qui s’expriment dans l’engouement et le respect de la différence de l’autrui en termes de réflexions et d’approches. A Caprice, on n’a pas le droit d’être trop Capricieux puisqu’on s’est fixé un code de conduite qui se répercute dans les rangs de ce parterre empreint de tolérance et d’acception.

C’est enfin une arène ardente où l’amazighité se sent à l’aise, sans nulle entrave, avec cette ambiance de communion qui y règne. On ne peut donc que rendre un vibrant hommage au propriétaire de ce café littéraire qui donne l’exemple de l’accointance suave avec des clients hors pairs !