Tiznit : présentation et signature de l’œuvre: « L’enfant que j’étais » de l’auteur Hassan Idhajji : un récit intime de son enfance.
Le samedi 13 Avril, l’espace culturel « Agraou- Anamour » au centre de l’ancienne médina de Tiznit a été le théâtre d’une rencontre culturelle dédiée à la lecture et à la signature du nouveau ouvrage intitulé « l’enfant que j’étais » .
Devant une élite d’intellectuels de Tiznit, le professeur de la littérature Arabe M. Taib Amri a donné un aperçu global de cet ouvrage précisant que ce livre offre un regard intime sur l’enfance de l’auteur ,Hassan Idhajji, à travers des récits poignants et des anecdotes authentiques. C’est l’histoire d’un enfant souligne-t-il, qui cherche à ce libérer et qui parvient à parler au nom de l’enfance de Tiznit dans les années soixante et soixante-dix du siècle dernier, en touchant aux aspects communs en particulier ceux du quartier de Ramiki, oû l’influence de l’enfance est particulièrement forte ( le paradis des rêves).
Le livre mérite d’être lu, car il renferme, d’après toujours Amri d’importantes richesses temporelles et locales. Il présente des moments vécus avec les enfants de la génération de l’auteur ; nous transportant, confirme-t-il, vers les espaces de Tiznit avec ses écoles coraniques et publiques , ses terrain de jeux, ses anciennes ruelles, ses remparts et ses figures populaires.
Le livre constitue ajoute Amri, un document de référence sur la vie de toute une communauté ( Tiznit) , avec toutes ses particularités, ses caractères et ses composantes pendant une période que les générations postindépendance ont vécue.
Dans un témoignage intime et émouvant, un compagnon du quartier, Lahcen Benouari, a affirmé sa satisfaction et celles de ses amis, reconnaissant à Hassan son travail et ses efforts qui ont permis de raviver la mémoire du quartier de Ramiki : « hassan a pu parler aux noms de tous ses camarades pour raviver cette nostalgie » où il a , souligne Benouari, touché aux aspects communs de notre enfance. Ce sont des faits vivants et réalistes, conclut Benouari.
Dans une discussion ouverte Hassa Idhajji, dévoile les grands axes de cette ouvrage relatant son enfance : Au ‘Mssid’ ou ‘Timzguida’ dans une petite maison à ‘kasbat ouammou’ « nous nous asseyions sur des tapis utilisant des outils rudimentaires ; un roseau en guise de stylo, Smakh et de l’argile ». L’heure de réciter était pour hassan le moment le plus sombres et difficile, où des violences et des coups survenaient à chaque erreur. La gaieté lui revient lorsque le sage ‘fqih’ lui permet de laver sa tablette en bois, signe de satisfaction de son apprentissage.
Pour sa scolarité primaire, l’auteur ne se souvient pas de son inscription à l’école Hassan 1er car les détails ont disparu de sa mémoire comme il le confirme dans son ouvrage. mais il se rappelle de l’annexe de cette école près de la grande mosquée’ Jamaa Al kabir’, installée dans une ancienne prison. Avec ironie il poussait chaque jour ses camarades de Ramiki pour rejoindre cette annexe à répéter : « En route vers la direction de la prison qui nous enferme dans le savoir ».
Cette école est devenue pour lui et ses camarades une véritable prison et un enfer en raison des évolutions dans l’apprentissage des leçons de mathématiques, auxquelles se sont ajoutées les tables de multiplication .. division, la grammaire , l’orthographe et la conjugaison de la langue Française. Cette souffrance l’a poussé à réfléchir sérieusement à s’échapper pour se lancer dans l’école buissonnière : prendre du temps libre, loin des obligations scolaires.
Cachant son cartable dans la caisse du compteur électrique de la maison , il a réussi à convaincre ses camarades de se lancer dans cette aventure ; alors ils se sont dirigés vers les vergers de ‘Targa nzitz’, entre les palmiers et les oliviers à la recherche de leurs fruits ou de nids d’oiseaux .
Les tentatives d’évasion se sont répétées et les destinations se sont diversifiées, du Parc de Tiznit , en passant par le souk d’akchouch oû se tenait une vente aux enchères pour contempler les produits exposés tels que les anciens bijoux en argent . l’évasion a continué pendant des jours jusqu’à ce que le contrôleur de la consommation électrique découvre son cartable dans la caisse couvrant le ‘disjoncteur’. C’était un jour triste gravé dans la mémoire de Hassan : ‘il a subi ce que subi le Tambour le jour de la fête’, souligne-t-il.
L’auteur a aussi évoqué dans son parcours scolaire, la cantine scolaire ouverte aux enfants nécessiteux, ainsi que l’ambiance accompagnant ses examens , son état psychique avant d’accéder à la salle d’examen, envahi par la peur et la panique, suivies de de douleurs abdominales.
Sa relation avec le cinéma a commencé avec les caravanes cinématographiques qui proposaient des projections gratuites dans l’espace ouvert en face de la porte de ‘Bab Laaouina’. Sa mémoire est liée à la première entrée dans la salle de cinéma ‘Opéra’ près de son quartier à Tiznit.
Les jours de fête Hassan est bercé par la générosité de son père qui lui offre une humble offrande de deux dirhams. C’était une chance mémorable pour lui d’aller dans la salle de cinéma Opéra, où plusieurs anecdotes s’émergeaient, notamment au moment de pause ‘entracte’ où certains cinéphiles passionnés par les films Hindou, les Cowboys et Bruce Lee, allaient chercher un sandwich chez ‘Ba Brahim’ surnommé « Labandraba’, pour ses plaisanteries et ses facéties.
L’auteur a « également abordé le rôle des contes et leur impact sur l’attraction et l’attention, surtout chez les enfants, à travers des contes « Mille et une nuit », les aventures de Antar ben Chadad, les exploits du Roi Saif di el yazan et les récit de Hamza el haraoui, puisé dans le riche patrimoine culturel narratif Arabe, avec leurs continus fantastiques et leurs intrigues étonnantes ; un monde où cohabitent les diables et les humains, comme Antar ben chadad et ses victoires héroïques, ainsi que son amour fou pour Abla. Les jeux d’enfants : ‘Dinifry’ (liberer, délivrez), les billes.. chambre à air…..
Le festival ‘Imaachar’ pour l’auteur est une festive qui évoque les rituels locaux associés à la fête de ‘Achoura’. : des masques, des costumes de déguisements, des instruments de musiques et des sculptures spéciales comme ‘Tasserdounte’ la mule, la statue du chameau…. Sans oublier la joie de l’Aid, les préparations des friandises, les émissions de radio Londres, le camping et son attachement profond à son équipe locale de football « Amal Tiznit ».
Avec une précision bibliographique, minutieuse, l’auteur évoque dans cet ouvrage des détails précis , des évènements de son enfances, où se mêlent la douce nostalgie et le style spontané qui donne l’occasion au lecteur de voyager et d’avoir le courage de se confier sur son passé enfantin, évoquant la nostalgie du passé doré.
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