Tiznit : l’Amazighité entre les réalisations institutionnelles et les aspirations du mouvement Amazigh.
- Mouhamed Dadsi //
Le 5 Avril 2024, l’espace ‘Asrir’ dans l’ancienne Médina de Tiznit, a abrité une rencontre ouverte, organisée par le réseau Amazigh pour la citoyenneté – AztaTiznit- en présence d’acteurs : civiques, politiques, des droits de l’homme et des médias, sur le sujet : « l’Amazighité entre les réalisations institutionnelles et les aspirations du mouvement Amazigh ».
Deux professeurs ont encadré cette session : M. Tijani El hamzaoui, sur l’activation du caractère officiel de l’Amazighité entre les réalisations institutionnelles et les aspirations du mouvement Amazigh, tandis que le professeur Ibrahim Amkraz a dirigé la discussion sur la réalité et l’avenir du mouvement Amazigh, ses défis et ses perspectives.
Ces deux intervenants ont dressé un bilan positif des activités liées à la société civile de « Azta- Tiznit » dans le cadre du réseau Amazigh pour la citoyenneté ; tout en mettant l’accent sur les enjeux liés à la reconnaissance et à la promotion de l’amazighité dans le cadre institutionnel ainsi que sur les défis auxquels fait face le mouvement Amazigh et les perspectives d’avenir.
Tijani s’est concentré sur les activités du mouvement Amazigh dans les années 90 et après, soulignant son rôle actif et les actions de certains acteurs Amazighs. Une période qu’il a qualifié de phase de ‘culture populaire’ , basée sur la création d’associations, notamment l’Université d’été. après le discours Royal d’Ajdir, et la constitution 2011, la question Amazighe a connu, selon lui, un développement notable, avec la création de l’Institut Royal de la culture Amazighe et l’établissement d’un arsenal juridique pour la promotion et la reconnaissance officielle de l’Amazighité .
Cependant , il a remarqué le retard du gouvernement actuel à (mi-mandat) dans la mise en œuvre de cette législation ; notamment des médias Amazighs, ce qui d’après lui a entravé la capacité de l’Amazighité dans tous les domaines à cause de ‘non application’ des cahiers de charges. Il a aussi évoqué dans son intervention, la création d’une nouvelle direction dédiée au développement de l’utilisation de la culture Amazighe, au Ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration ; espérant que cette initiative contribuera à la promotion de la langue Amazighe et de la richesse de son patrimoine.
Pour sa part, Mekraz a souligné la période après le ‘pacte ‘ d’Agadir, caractérisé par une période de coordination Nationale entre les associations Amazighes, qu’il a décrite comme « l’apogée » du militantisme : conférence Amazighe, des mouvements à l’intérieure de l’université pour des revendications culturelles et des droits, rejet des discours de l’exclusion, ainsi que la participation aux marches du 1ér Mai.
L’expertise de ces deux intervenants a enrichi les débats lors de cette rencontre, permettant aux participants de mieux comprendre les dynamiques en jeu et de réfléchir aux moyens de promouvoir efficacement la culture amazighe et les droits de la communauté Marocaine.
La période de discussion a mis l’accent sur la stagnation du discours Amazigh en l’absence d’une stratégie nouvelle, en appelant à sa revitalisation et à la création d’une nouvelle élite pour dépasser les divisions et tenter d’inclure le mouvement Amazigh dans la transition de la quête Identitaire à la participation active pour renforcer l’action Amazighe, sans vider son combat pour les droits, rejetant ainsi les conflits et travaillant avec franchise, rationalité et réalisme. Une communication et un dialogue constants, réclament, des activistes Amazighs : une position claire sur l’action partisane et politique et permettre l’accès aux chercheurs afin d’enrichir et englober la recherche dans tous les domaines et tous les aspects de la vie.
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