Sekkouri confirme la deuxième revalorisation du SMIG
La deuxième revalorisation de 5% du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), prévue pour ce début du mois de septembre, a suscité dernièrement beaucoup de débats. De fait, son application ne semblait pas acquise, comme ce fut le cas pour la première revalorisation opérée début septembre 2022. Constat conforté par le déplacement du ministre de l’Emploi, Youness Sekkouri, vendredi 1er septembre, au siège de la CGEM, à laquelle il a été reproché de conditionner cette deuxième augmentation à l’adoption de la loi sur la grève et la révision du Code du travail. Au sortir de sa rencontre avec le patronat, le ministre a tenu à dissiper les doutes sur cette deuxième augmentation et a fait part de son optimisme et de sa sérénité quant à la poursuite du dialogue social.
Plus de suspense autour de la deuxième augmentation de 5% du salaire minimum. « Le gouvernement est engagé à l’appliquer et s’emploie à accélérer sa mise en œuvre conformément à ce qui a été convenu dans l’accord social du 30 avril 2022 », rassure le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Youness Sekkouri.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec le conseil d’administration de la CGEM ce vendredi, M. Sekkouri a affirmé que « l’organisation patronale n’avait pas d’objection concernant la deuxième augmentation du SMIG, et que cette réunion a été une occasion de transmettre des messages relatifs aux attentes des entreprises. Chose que nous comprenons ».
Et le ministre de poursuivre en disant qu’il ne voit aucune raison pour que les choses n’évoluent pas dans la bonne direction, soulignant que « beaucoup de travail a été fait sur la loi organique relative à la grève, qui sera soumise au Parlement une fois que les avis de la CGEM et des syndicats auront été recueillis ».
Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement, avait déclaré que «le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait chargé M. Sekkouri, lors de ce Conseil, de tenir des réunions avec les syndicats et la CGEM pour rapprocher les points de vue (…) tout en veillant à ce que chaque partie tienne ses engagements tels qu’ils ont été signés dans l’accord du 30 avril 2022». Par ailleurs, pour rappel, lors de son intervention à l’occasion des célébrations du 1er mai dernier, Youness Sekkouri s’est félicité des avancées obtenues dans le cadre du dialogue social, indiquant notamment que la deuxième augmentation du salaire minimum interviendrait «dans quelques mois».
Que veut le CGEM ?
L’inquiétude quant à l’application de la deuxième revalorisation du SMIG a été alimentée ces derniers jours par des syndicats qui ont prêté à la CGEM l’intention de conditionner l’application de la deuxième augmentation du salaire minimum à l’adoption de la loi sur les grèves sous une forme qui lui serait favorable, et à l’assouplissement du droit du travail dans un sens qui permettrait de rompre les contrats à moindre coût pour les entreprises. Il faut dire que leurs craintes étaient justifiées, dans la mesure les sorties médiatiques de certains responsables du patronat allaient dans ce sens.
Smig : l’UMT dénonce un «marchandage indécent»
À noter également qu’au lendemain du round d’avril 2023 du dialogue social, l’UMT s’était fendu d’un communiqué incendiaire où elle critiquait vivement le patronat en dénonçant un «marchandage indécent». Elle s’indignait aussi du fait que la CGEM conditionne l’application de la deuxième tranche de l’augmentation de 5% du salaire minimum à l’adoption de «lois régressives» (réforme du Code du travail et de la loi sur le droit de grève, NDLR). Pour l’UMT, «c’est un chantage inacceptable car préjudiciable aux travailleurs». Concernant la loi organique relative à la grève, M. Sekkouri a rappelé que cette loi importante, également revendiquée par les syndicats, a fait l’objet d’un travail important, soulignant qu’après consultation des syndicats et du patronat, elle sera soumise au Parlement dans les prochains jours.
Le ministre a aussi précisé que son département restait ouvert aux propositions des uns et des autres, «dans le cadre de ce qui est raisonnable et sert l’intérêt général». Les points relatifs à la réglementation du droit de grève et à l’assouplissement du droit du travail ont été au cœur de l’argumentaire mis en avant par le patronat lors de la session du dialogue social d’avril dernier.
En effet, président de la CGEM, Chakib Alj, à l’issue de sa rencontre avec le Chef du gouvernement, avait affirmé la pleine mobilisation de la Confédération pour réussir le dialogue social, tout émettant le souhait d’accélérer les réformes législatives, notamment la modification du Code du travail et la promulgation de la loi sur la grève pour accompagner, d’une part, la mise en place de la charte d’investissement et améliorer, d’autre part, le climat des affaires, «qui sont nécessaires à la sauvegarde du tissu économique et à la promotion de l’emploi».
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