Économie

Sécheresse à Souss Massa..Cette qui nous fait défaut! 

  • Saoudi El Amalki//

Ces quatre derniers mois, on a renoncé à des espaces agricoles d’agrumes des dizaines de milliers d’hectares à cause de la carence d’eau souterraine destinée à l’irrigation et l’arrêt de l’alimentation en eau émanant du complexe hydrique d’Aoulouz.

Toutes les statistiques ont été enregistrées dans l’axe Oulad-Taïma vers Taroudant.

L’opération d’abandon des fermes a systématiquement occasionné la révocation d’une pléthore d’ouvriers agricoles, officiels et occasionnels et la perte de nombre de jours de travail.

De même, on relève la suspension plus de dix stations d’emballage en service  au Souss, ce qui explique une forte diminution  de quantités exportées, près de 500 000 tonnes au Maroc, alors qu’elle a dépassé 1,7 tonnes, il y a quelques années et plus précisément, en 2021/2022, elle a atteint plus de 2,6 tonnes de production d’agrumes, sous toutes ses formes.

Le secteur des agrumes à Souss Massa connaît donc une situation exceptionnelle,  en continuité avec  la crise qui sévit depuis déjà des années sans relâche.

La régression ahurissante de la production des agrumes sous toutes ses espèces, inquiète les agriculteurs dont les pertes grossissent au fil des ans.

Cette faillite provoque de manière inéluctable une certaine discorde entre les professionnels du secteur et les banques, au point de générer des dettes cumulées au sein des premiers et de l’insuffisance de liquidités parmi ces dernières, marquées par les retards de règlements des dûs aux délais convenus et, conséquence, l’élévation des plaintes près des tribunaux pour chèques sans provisions.

Il va sans dire que cet état de fait aura incité les banques à procéder aux restrictions de crédits en direction des agriculteurs.

Il faut bien dire que la singularité des saisons agricoles est due en fait, à la chronicité de près d’une décennie de pénurie ou d’insuffisance de pluviométrie,  d’arrêt épouvantable d’hydraulicité et du  coup, un assèchement désastreux de la nappe phréatique dont la réhabilitation nécessiterait des siècles.

Ainsi, on ne saurait attendre des miracles de la restitution d’eaux souterraines, puisqu’on s’est exagérément et impunément montré laxiste et complaisant à l’égard des gros barons qui se sont adonnés abusivement au pompage et aux cultures inadéquates au volume hydrique du royaume.

De ce fait, il ne fait aucun doute que la responsabilité de cette banqueroute incombe à la politique du Plan Maroc Vert lancé en 2008, instauré et mené unilatéralement au grand service des bonnets du secteur et sans nul souci à la paysannerie marocaine.

A présent, on paie les pots cassés de cette approche élitiste du système agricole nationale auquel on a injecté des milliards de dirhams, sans résultats probants, puisqu’on a coupé court à la bergerie paysanne et à la culture vivrière qui permettent la promotion de la petite et la moyenne entreprise agricole et la floraison du marché intérieur dont les flambées ne cessent d’empirer, assénant des coups durs à la souveraineté alimentaire de la Nation.

Il est bien vrai que l’aridité demeure  un phénomène naturel compliqué, puisqu’il conditionne le rehaussement du secteur aux exigences hydrauliques. Cependant, il s’avère également judicieux de tenir en compte cet handicap majeur, en mettant en œuvre des mesures qui seraient à même de combler ces déficits, à plusieurs niveaux.

Il semble que les décideurs du secteur n’ont pas jusqu’ici mis en avant des démarches plausibles en dépit de l’implication pugnace, du volontarisme avéré et des orientations perspicaces du Souverain.

S’agissant de la problématique de l’eau, nerf de bataille qui taraude les composantes de la société, il ne fait aucun doute que le contexte hydrologique accuse une invariabilité sans trop de bonnes surprises des précipitations régulières ou tout au moins périodiques sur l’année, en raison du dérèglement climatique qui se fait terriblement ressentir, ces derniers temps.

Ceci étant, il est en conséquence, de façon évidente que le Maroc se devra de relever des défis pour la valorisation de l’eau à travers des chantiers structurants pour l’agriculture irriguée, assurant la sécurité alimentaire et la satisfaction pérenne en eau potable.

En effet, si la politique des barrages amorcée par Feu le Roi Hassan II au lendemain de l’indépendance, soit une centaine, toutes dimensions réunies, était fort payante, il en résulte actuellement que la technique entamée dans notre pays ces temps-ci, à savoir l’implantation des stations de dessalement de l’eau de la mer, aux côtés bien évidemment, de barrages et d’autoroutes, quoique cette dernière ne soit pas vraiment une solution durable, puisque le transport des eaux n’est pas indéfiniment possible à cause des besoins et des insuffisances des fleuves émetteurs au profit des récepteurs.

Les stations de dessalement demeurent à notre sens, les plus appropriées, en faveur desquelles notre pays paraît être résolument engagé, eu égard à la réussite de celle construite à Chtouka Aït Baha il y a quelques années.

La multiplicité de ces projets dans nombre de régions menacées de manques d’eau, est en passe d’atténuer de manière substantielle les besoins insistants.

C’est devenu alors une nécessité impérieuse dans cet affront continuel contre la sécheresse, en dépit des coûts de ces projets vitaux.

Dans ce sens, on retiendra la citation objective d’un expert onusien en la matière : «  Auparavant, l’eau dévale les montagnes, aujourd’hui c’est exactement le contraire qui doit se produire. L’eau part des mers pour aller aux sommets de montagnes ! ».

          

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