Société

Portrait d’Agadir: Latifa Yaacoubi, l’abeille studieuse

  • Saoudi El Amalki //

Il y a de ces femmes tenaces et résiliantes qui font leur bout de chemin, dans la passion et la verve, pour parvenir au summum du parcours assumé, non sans douleur. Il y a un peu partout dans leur entourage masculin parfois agressif voire hostile, au point d’inciter à la résignation et la soumission dans bien des cas, embûches et entraves Pour Latifa Yaacoubi, amazighe, polyvalente de la capitale du Souss et actuelle Directrice Générale d’Agence Nationale de Développement de Zones Oasiennes et de l’Arganier, n’avait guère mangé de ce pain, depuis ces premiers balbutiements dans les épreuves ardues et les exercices âpres de l’existence.

Latifa se produisait tel un roc contre les détracteurs, mais aussi pareil au velours avec les bienveillants, tout au long de son itinéraire à la cité de son émergence où elle gravissait les dédales de ses quintessences. Chevauchant avec brio, les multiples tâches dont elle s’assigne sans jamais se faire vaciller ni culbuter, même si son cheval de bataille se cabre et se rebiffe face aux affres de la vie. Dotée d’un haut degré de compétence aussi intellectuelle que professionnelle, aiguisée et affûtée par les valeurs de la notion du travail dont elle fait constamment usage, Latifa se montre en phase de tout aboutissement auquel elle ambitionne, à cor et à cri.

Elle brille par son aura frappante et excelle par sa virtuosité indéniable, priorisant, à son de trombe, l’occupation efficiente et l’effort payant pour telle ou telle mission à laquelle elle s’attelle corps et âme. Après avoir jalonné moult méandres de l’activité, elle atterrit à l’ANDZOA où elle se livre à brides abattues, à la régénération du potentiel de l’arganiculture. En si peu de temps, on aura enregistré des améliorations avérées des indicateurs sociaux aux zones d’intervention, faisant d’elle une réelle stratège en la matière. A coup sûr, Latifa semble s’y mettre dans le domaine, comme un poisson dans l’eau, après avoir évolué des années durant dans l’ombre et y enfiler des ailes pour voler bien très haut dans le firmament de la vie active.

Elle y met les bouchées doubles pour honorer un labeur de plus en plus rude, en raison des phénomènes de la nature, notamment la sécheresse et le dérèglement climatique. Latifa s’érige en travailleuse assidue, à l’image d’une abeille de rucher sécrétant du miel, et se fond en labeur au service de cette filière de grande importance, à savoir l’arganier et l’oasis, au sein des étendues reculées du royaume.

Son amour pour le travail n’a d’égal que sa persévérance et son assiduité à souhait, depuis ses débuts dans les locaux de la région Souss Massa. Il paraît bien s’inspirer de la fameuse citation de Boris Vian, l’écrivain et chanteur français : « Le travail, c’est ce qu’on ne peut s’arrêter de faire quand on a envie de s’arrêter de le faire ! ». En signe de considération et d’éloge pour cette femme magistrale, on a envie de lui offrir une gerbe de Jacaranda et de lavande, tout en lui dédiant un extrait de cet octosyllabe du poète français Théophile Gautier, intitulé « A une robe rose » :

De l’épiderme sur la soie
Glissent des frissons argentés,
Et l’étoffe à la chair renvoie
Ses éclairs roses reflétés.

D’où te vient cette robe étrange
Qui semble faite de ta chair,
Trame vivante qui mélange
Avec ta peau son rose clair ?

          

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