Portrait d’Agadir: Ahmed Almakari, le pinacle de la plénitude

• Saoudi El Amalki //

Depuis qu’il a atterri à la faculté des lettres de la capitale du Souss en 1984, dépendante alors de l’université Cadi Ayyad de la cité ocre, il s’est fait un parcours des plus éloquents. Se constituant une aura bien à lui, sans fard ni fanfare, il s’est frayé, tout au long de ses accointances avec ses paires universitaires, une jolie place de choix. Il ne se fait que des amis, ne cherche jamais à se compliquer la vie, ne prétend nullement avoir la révérence de tout ni être la démence en tout.

A coup sûr, c’est un bon-vivant, épris de valeurs et vertus qu’il tire de ses origines chastes et suaves de la culture hassanie. Probablement, on aurait deviné de qui il s’agirait dans cette tentative de peindre le portrait d’Agadir cette fois-ci, pour un panthéon l’humilité et de chevalerie à souhait. Adulateur du beau, du bon et du bien, il mène une existence de paix et de sérénité, sans point se faire d’illusions à l’opulence des apparences souvent trompeuses des chimères.

Almakari ne se préoccupe guère de ce qui adviendra, mais ce qui importe pour lui plus que rien au monde, ce que la vie lui offre d’instantanéités, sans nul report. Grand troubadour de l’exotisme et de la découverte, il jalonne les contrées éloignées et saugrenues pour savourer le dépaysement focal et combler sa curiosité cognitive. Il en fait usage pour ses recherches dans l’érudition cosmique et s’en sert aussi pour les propres prêches de vie de mystères et d’énigmes.

Amateur de la nature dans ses immensités et ses enchevêtrements, il ne se lasse jamais de fouiner dans ses tréfonds, partout dans le territoire national comme au firmament de la planète. Almakari dévoile aux marocains les splendeurs de leur pays tel que l’a fait le réalisateur italien de cinéma Sergio Leone dans sa série du western quand il fait découvrir «l’Amérique aux américains», à travers les vues panoramiques de canyon, de récif et de cactus.

Il jette son dévolu sur l’océan pour se ressourcer par ses senteurs marines, le sentir caresser ses narines et entrevoir ses trésors aux confins de l’horizon infini. Il aime psalmodier cet extrait de Charles Baudelaire de son recueil magistral, les fleurs du mal :
« Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer ».

De Centrafrique au Zanzibar, en passant par les pays d’Amérique latine ou du vieux continent, il ne cesse de sillonner les coins et les recoins de tout le globe, avec ce glamour irrésistible pour la cité des Lumières à laquelle il ne puit se retenir de dédier cette pensée romantique :
« La palette automnale ne fait qu’accentuer la beauté de Paris et les meilleurs endroits se trouvent loin du tumulte citadin. Une promenade dans un parc en écoutants les feuilles mortes craquer sous vos pieds, déambuler le long de la Seine pour admirer le doux reflet de la lumière sur l’eau.

Le jardin des Tuileries, la place des Vosges et les jardins du Luxembourg sont tous bordés d’arbres magnifiques ».
En signe d’estime et de considération qu’on n’a pas de cesse d’éprouver envers cette sommité toute singulière de ce que devrait être un être humain, admiratif de l’écologie de l’univers et passionné pour la déontologie de la conduite, on a envie de lui offrir une gerbe d’orchidées et de marguerites !