Mois du jeûne : Entre quête spirituelle et tendances à la surconsommation
A chacun, sa propre perception du mois de Ramadan. Si pour d’aucuns le spirituel l’emporte largement à l’évocation du mois sacré du jeûne, pour d’autres c’est plutôt son côté festif qui prime. Toujours à l’affût des dernières tendances en matière de « traditions » culinaires et vestimentaires, voire toute autre mode éphémère qui émerge en l’occasion, l’effet réseaux sociaux aidant, certains n’hésitent pas à s’engager dans une course effrénée pour rivaliser en termes de chhiwate, de costumes traditionnels, de divertissements… Au point de tomber dans le piège de la surconsommation, loin de l’esprit d’humilité et de modération devant pourtant caractériser le mois béni.
Il faut dire que rien n’échappe aujourd’hui aux mutations de la société de consommation qui s’étend partout dans le monde, affectant tous les aspects de la vie quotidienne, spirituel et religieux compris. Ftours collectifs, soirées madihs, voyages organisés Spécial Omra, animations célébrant le premier jeûne de l’enfant … l’offre des activités marchandes dites « ramadanesques » ne se tarit pas.
Elle atteint son paroxysme pendant Laylat Al Qadr, la nuit du destin. C’est la nuit de la révélation du Saint Coran, célébrée traditionnellement le soir du 26e jour du mois de Ramadan. Elle a une portée particulière dans les cœurs des Marocains. Nombreux sont les fidèles qui se rendent aux mosquées pour des veillées de prière et de spiritualité, mais sans être indifférents aux festivités nocturnes parallèles. Là encore une aubaine pour les chasseurs d’opportunités cherchant à tirer profit au maximum de cette nuit « qui vaut mieux que mille mois ».
Devant cette situation paradoxale qui inquiète de plus en plus, il y a ceux qui essayent, tant bien que mal, de trouver le juste milieu, cet équilibre entre le spirituel et le matériel en conciliant entre quête d’un niveau élevé de piété associé à l’accomplissement du quatrième pilier de l’Islam et exigences de la vie moderne, entre obligations professionnelles et contraintes sociétales.
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