Maroc aujourd'hui

Merci, De Mistura

  • ABDERRAFIE HAMDI //

En octobre 2021, Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, nommait Stefan de Mistura comme son envoyé personnel pour le Sahara.

De Mistura, doté d’une double expérience, tant au niveau national, où il fut ministre dans son pays, qu’international, grâce à diverses missions au sein de l’ONU, s’est illustré dans des contextes régionaux complexes comme l’Irak, la Syrie et le Liban, tout en pilotant des programmes majeurs des Nations Unies.

Avec la présentation de son rapport cette semaine au Conseil de sécurité, de Mistura conclut trois années à ce poste. Une durée relativement courte en apparence, mais remarquable en comparaison des sept émissaires qui l’ont précédé :

1. Johannes Manz (Suisse) (1990-1991)
2. Sahibzada Yaqub Khan (Pakistan) (1992-1994)
3. Erik Jensen (1994-1997)
4. James Baker (États-Unis) (1997-2004)
5. Peter Van Walsum (Pays-Bas) (2005-2008)
6. Christopher Ross (États-Unis) (2009-2012)
7. Horst Köhler (Allemagne) (2017-2019)
8. Stefan de Mistura (Italie/Suède) (2021).

Comme le veut la coutume, il est probable que le Secrétaire général le remercie pour son travail, étant donné qu’il n’a plus de nouvelles propositions à apporter sur ce dossier. À mon sens, de Mistura mérite également la gratitude du peuple marocain, et ce pour trois raisons majeures.

Premièrement, durant son mandat, le dossier est resté figé au sein des Nations Unies, sans évolution notable.

C’est comme si sa main froide suédoise maintenait le dossier en suspens, tandis que sa main italienne chaleureuse restait en retrait. Pourtant, sur le terrain, des changements significatifs ont eu lieu.

Le nombre de consulats ouverts à Laâyoune et Dakhla a dépassé la trentaine.

L’appui américain, proclamé par Donald Trump le 10 décembre 2020, s’est concrétisé sur le terrain à travers des visites et initiatives successives. Par ailleurs, l’Espagne a évolué d’une neutralité « positive » depuis 1975 à un soutien officiel au plan d’autonomie proposé par le Maroc.

La France est passée d’un simple soutien à la proposition marocaine à la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara, méritant ainsi les remerciements et les éloges de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un discours officiel.

Avec cette reconnaissance, la France s’est réconciliée avec elle-même, étant le pays qui connaît parfaitement bien la région.

C’est une reconnaissance d’un pays ,ami membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’a jamais cessé de maintenir l’équilibre dans la région malgré les changements de dirigeants à l’Élysée ou à la Maison Blanche .

Aussi ,Pendant ce temps, la situation sécuritaire dans les provinces du Sud est restée stable malgré les annonces belliqueuses du Polisario qui, après avoir proclamé la fin du cessez-le-feu, n’a mené que des actions sporadiques sans réel impact.

En revanche, le développement continue dans les provinces du Sahara marocain .

Deuxièmement, de Mistura a introduit au Conseil de sécurité, lors d’une session à huis clos, l’idée d’une division du territoire, un concept qui, bien que non nouveau, a été précédemment évoqué dans un rapport de 2002 par le secrétaire général de l’ONU.

Il ressort d’une rencontre entre l’envoyé James Baker et le président algérien Bouteflika.

La différence ici réside dans le fait que de Mistura a clarifié que ce scénario n’était même plus envisageable, ce qui a permis au Maroc de réaffirmer que la seule solution viable reste l’initiative de l’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine .

Troisièmement, dans son rapport, de Mistura a accordé une attention particulière à l’initiative d’autonomie, avec trois paragraphes consacrés à cette vision stratégique, soulignant ainsi sa pertinence en attendant les détails de ce plan .parallèlement, il n’a mentionné que brièvement l’idée, désormais obsolète, d’un référendum.
Cela ne mérite-t-il pas un remerciement?

          

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