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Médias : les correspondants et les collaborateurs : entre l’exclusion systématique et la reconnaissance

Depuis des  décennies, les correspondants et les collaborateurs de presse ont constitué la pierre angulaire du journalisme au Maroc, jouant un rôle primordial dans la couverture des événements locaux et nationaux, voire-même internationaux, et ce, dans divers domaines. Et vu le nombre insuffisant de journalistes professionnels à l’époque, les correspondants et les collaborateurs ont comblé ce vide médiatique dans la plupart des villes et régions du Royaume grâce à leurs compétences, leur savoir-faire indéniable, leurs efforts et leur grand dévouement connus et reconnus de tous, contribuant ainsi à la construction d’une presse reflétant l’évolution et la diversité de la société marocaine.

Cependant, les récentes évolutions du secteur médiatique et l’émergence d’instituts spécialisés formant un nombre croissant de journalistes ont profondément impacté leur statut. Mohamed Mehdi Bensaid, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a déclaré récemment que la loi marocaine sur la presse et l’édition ne reconnaît pas les correspondants et collaborateurs comme des professions officielles, mettant uniquement l’accent sur les journalistes professionnels régis par la loi n° 89.13.

Le ministre a ajouté que la carte de presse professionnelle est attribuée sur la base de critères juridiques clairs, incluant un niveau académique spécifique, un salaire minimum et l’inscription à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Ces règles s’appuient sur des dispositions constitutionnelles et légales visant à garantir le professionnalisme du secteur médiatique.

Dans ce contexte, les correspondants et les collaborateurs de presse font face à des défis croissants, leur rôle étant perçu comme marginal malgré leur importante contribution au développement du paysage médiatique dans le Royaume. Une révision de leur statut juridique s’impose donc pour assurer leurs droits et reconnaître leur rôle crucial.

Il est donc impératif d’ouvrir un débat dépassionné, sérieux et inclusif sur cette problématique afin d’aboutir à une solution équitable valorisant les apports de cette catégorie et préservant sa dignité, tout en prenant en compte les profondes transformations du secteur médiatique au Maroc.

          

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