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Liban: Charles Malik et Angelina Jolie

  • Abderrafie Hamdi//

Liban: Charles Malik et Angelina Jolie - agadirtoday.com

Le lundi 30 septembre 2024 s’est achevé le débat général de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette grande arène internationale où se côtoient les puissants et les modestes pour discuter de la paix et de la dignité humaine.

Une réunion annuelle parfaitement programmée, à laquelle toutes les nations se préparent longtemps à l’avance.

Pourtant, alors que les débats battaient leur plein à New York, l.entité sioniste , occupant un siège usurpé au sein de cette institution, a choisi d’abandonner la salle en catimini.

Comme un voleur dans la nuit, il a déployé ses forces au-dessus du Liban, pays membre à part entière de l’ONU, pour semer la mort, détruire ses infrastructures et contraindre à l’exil des milliers de familles entières. Et tout cela, sous les yeux du monde rassemblé à New York.

Jamais, dans l’histoire ancienne ou contemporaine, nous n’avons été témoins d’un mépris aussi cynique et brutal des règles internationales.

Il y a près de quatre-vingts ans, dans l’euphorie de l’après-guerre, les esprits éclairés de l’époque ont cherché à mettre en place un système international capable de prévenir les catastrophes telles que celles de 1914 et de 1939.

La Seconde Guerre mondiale avait à elle seule coûté la vie à plus de soixante millions de personnes, civiles et militaires confondues.

C’est dans ce contexte qu’un petit groupe d’intellectuels s’est formé pour élaborer ce qui deviendrait la Déclaration universelle des droits de l’homme. Sous la présidence d’Eleanor Roosevelt, alors à la tête de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, ce groupe comptait notamment John Humphrey, un haut fonctionnaire canadien, et P.C. Chang, philosophe et diplomate chinois.

Mais le hasard de l’Histoire a voulu que ce comité inclue également Charles Malik, philosophe et diplomate libanais chrétien, ainsi que René Cassin, juif ,juriste de renommée mondiale et grand diplomate de nationalité française ( Israël n.existait pas encore).

Ces deux hommes ont joué un rôle crucial dans l’émergence de ce texte fondamental. Charles Malik, en philosophe, s’est attelé à en poser les bases théoriques de la nature des droits ,engageant des débats avec les plus grandes institutions religieuses et idéologiques de l’époque, notamment l’Église et les mouvements communistes.

René Cassin, quant à lui, rescapé des persécutions nazies, a vu son engagement couronné par le prix Nobel de la paix en 1968, en reconnaissance de son rôle central dans la rédaction du premier projet de la Déclaration.

Cassin fut également le premier défenseur de l’universalité des droits de l’homme, plaidant pour un texte transcendant toutes les frontières culturelles, religieuses ou politiques.

C’est ce principe qui a permis à la Déclaration de rester une référence incontournable, malgré les crises et les critiques qu’elle a dû affronter au fil des décennies, parfois au nom de particularismes culturels, parfois sous prétexte que les besoins matériels priment sur les libertés.

Aujourd’hui, que diraient René Cassin et Charles Malik les deux croyants en dieu chacun à sa manière,en observant depuis l’au-delà les bombardements qui frappent le Liban, un pays où les missiles israéliens ne font aucune distinction entre chrétiens et musulmans, jeunes et vieux, hommes et femmes, civils et militaires, Beyrouth et Gaza?

Où est passée cette universalité des droits et leurs enracinements dans la nature humaine ,celle qui transcende toutes les différences et fait de l’humain, au-delà de ses croyances, la mesure de toutes choses ?
Peut-être que Charles Malik, avec sa foi inébranlable, garderait son calme.

Après un long silence, on l’entendrait murmurer, reprenant les mots de Pablo Neruda : « Ils peuvent bien arracher toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais le printemps de revenir. »

Quant à moi, je veux croire encore en René Cassin, Charles Malik et même Pablo Neruda, malgré les paroles de l’actrice américaine Angelina Jolie, qui déclarait un jour amèrement : « Les droits de l’homme dans le monde ne sont qu’un vaste mensonge. »

          

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