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INDOCHINE ; LANDOUCHINE ; L’ UN  D’ EUX CHINE..

 

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    ABDELLAH HANNOUN

Malgré la préoccupation de  la France par son mouvement colonial en occupant  le Maroc à l’époque, elle n a pas abandonne sa tendance arrogante  et son désir de guerre tout en prenant  l’initiative de  recruter  des  milliers   de jeunes hommes Marocains  comme soldats, pour les  impliquer dans ses guerres militaires.

C’est  ainsi  que l armée française  dans la guerre d’Indochine- était composée des  soldats « colonisés » : Vietnamiens , Africains.

Et parmi eux, des dizaines de milliers de nord-africains,  qui se sont  engagés dans les rangs de l’armée française,  pour aller combattre  en Indochine.

Où  par la suite  quelques centaines désertèrent pour rejoindre le Vietnam, d’autres  devenus  prisonniers.

Au début de 2003, un livre  intitulé «Poussières d’empires » qui a été  publié  par  Nelcya Delanoë racontait  l’histoire de soldats Marocains  dans les rangs de l’armée française , qui occupait le pays du Vietnam.

L’auteur  a fouillé divers documents, faisant des navettes  entre Rabat, Paris et Hanoi à la recherche des traces de ces Marocains qui vivaient déchirés entre le Vietnam et leur patrie, pour nous dire que la France a recruté 123 milles  soldats issus  d’Afrique du Nord dans la guerre qu’elle a menée contre les Vietnamiens guidés par  Ho Chi Minh, un leader  qui a réussi sa  propagande pour convaincre les soldats originaires du Maghreb de ne pas entrer en guerre , puisque la France occupe leurs trois pays, à savoir le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, et dont  leurs patriotes ont été traités avec cruauté, violence et férocité.

Nelcya Delanoë a sans doute  voulu reconstruire une histoire que la France coloniale avait longtemps dominée.

Durant  ma première  enfance, j’entends souvent parler de landouchine  ,de sa guerre et de ses crimes.

ce mot que je prononce facilement  sans connaitre le sens. Je l’ ai saisi   de mon père , qui me parlait parfois de la période  qu’il a vécue  comme soldat dans les rangs de  l’armée française.

Alors qu’ en grandissant, ma curiosité  s’élargit , et  la curiosité  de comprendre et  d’en savoir autant  sur cette guerre  s’élève , ainsi  la situation géographique de tous les lieux et sites  autour desquels le récit  de mon père a tourné et continue de tourner grâce à lui  J’ai appris par cœur et j’ai découvert les sites  de Hanoi, hai phong, et  Dien bien phu  sans  connaître leur situation géographique.

En fouillant  un après – midi d’un été de mille neuf cents soixante neuf , et en pleine curiosité d une enfance dynamique , j’ai découvert   au fond    d’une pièce  obscure, couverte en troncs d arbres – au premier étage de notre maison du bled- utilisée comme grenier,  un grand sac à dos militaire,  un  long manteau  lourd ,et  ce fameux uniforme militaire que mon père portait lors de  son retour  de cette sale guerre.

Et  par la suite  l’une des anciennes photos (  percée par les pucerons ),  d’un groupe de soldats d’un bataillon de l artillerie   dont  mon père  faisait  partie  , tous groupés autour de  l’un des canons français.

Les années s’écoulen , et  chaque fois que mon père entendait  parler  à  la radio  ou dans  une émission télévisée  de la guerre et des   combattants d’Indochine , il  recommençait  le même récit  en faisant  passer en revue  les événements  qu’il a vécus tout en  blâmant la France coloniale qui ne  cesse de refuser de reconnaitre  les  droits de ses  combattants et ses  libérateurs .

Et lorsque ces anciens combattants   ont exigé le  règlement de leur statut  et  leur situation à l instar de leurs collègues  et précisément de nationalité française , La France n’a pas tardé  à  les récompenser  par quelques euros trimestriellement, un peu plus de dix.

Chose refusée par les Marocains   Et quiconque désire mieux  que cela doit s’installer en France.

C’est la logique de la France moderne avec  tous les composants de sa devise de la constitution de novembre 1848 et   dont on cite  « l égalité » .

cette France  qui a  exploité leur jeunesse et leurs forces  en les poussant à faire la guerre sans cause.

Par contre les soldats français  bénéficient  des indemnités et de tous les privilèges.

Le jour où  cette sale  guerre a pris fin, quatre vingt cinq  combattants Marocains ont  déserté   ,oubliés et vivant dans des conditions précaires.

Ne seront rapatriés qu’en janvier 1972 accompagnés de  leurs  épouses vietnamiennes et de 260 de leurs  enfants, sans oublier qu’un certain nombre d’enfants marocains y sont restés au Vietnam, après avoir perdu leur famille où sont  toujours à la recherche des documents pour prouver  leur  Marocanité .

C’est ainsi que la France a sucé le sang de ces soldats, violé leur jeunesse et détruit leurs corps.

sans reconnaitre  leurs droits tout en  les différenciant des Français sans cacher sa discrimination.

Mon père  nous a quitté ,ainsi que  des milliers de Marocains, Algériens, de Tunisiens, et d autres issus  de tous les pays colonisés par la France .

Ils sont partis avec une boule de douleur, de mépris, de rabaissement  dans la gorge.

Et dans notre mémoire , nous gardons ces mots et expressions militaires.

Nous gardons toujours  en mémoire certains détails de ces batailles qui se sont déroulées à Landochine /indochine.

sans oublier l’exploitation odieuse et l’ingratitude d un pays appelé France.

          

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