« IL FAUT CONSTRUIRE DE NOUVELLES MAISONS »: AU MAROC, DES SINISTRÉS À L’AVENIR INCERTAIN APRÈS LE SÉISME
Des villages réduits à néant et des milliers de personnes à reloger. Au Maroc, après le tremblement de terre survenu vendredi, les personnes qui ont perdu leur logement ou qui doivent s’assurer qu’il est assez solide pour y retourner sont forcées de camper sans savoir quand elles pourront retrouver un domicile.
À Amizmiz (sud-ouest de Marrakech), Fadma tente de rester stoïque. « On doit être patients, c’est mieux que de retourner dans une maison trop dangereuse », dit-elle à BFMTV. Mais d’autres se sentent livrés à eux-mêmes, comme Naja: « si le roi ne nous vient pas en aide, on va rester ici pour toujours. Il faut construire de nouvelles maisons », estime-t-elle.
« On craint le pire »
Dans le village de Douzrou, un peu plus au sud, les sinistrés ont improvisé des abris de fortune mais ont fait part de leur inquiétude à l’AFP. « Il est important qu’on nous prenne en charge, on ne peut pas survivre longtemps dans la nature. Les conditions climatiques sont très rudes. On craint le pire avec l’hiver qui arrive », affirme ainsi Ismaïl Oubella, 36 ans, qui a perdu trois enfants (3, 6 et 8 ans), sa femme enceinte et sa mère.
À Ineghede, dans la montagne, Latifah se sent « comme dans la rue » sous sa tente installée à côté de sa maison endommagée. « Je sens comme si mon cœur était brisé. J’ai peur de l’avenir, c’est tellement incertain », ajoute-t-elle.
Comme le montrent des cartes de l’ONU, les régions les plus touchées par le séisme sont difficiles d’accès, que ce soit par la route ou par les airs. Cette difficulté est renforcée par des éboulements dus au séisme qui bloquent le passage.
Une reconstruction qui s’annonce longue
Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a assuré lundi que « les citoyens qui ont perdu leur logement recevront des indemnités ». Selon lui, des solutions sont actuellement à l’étude pour les sans-abri.
L’armée marocaine a installé des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans les zones enclavées, comme dans le village d’Asni, dans la province sinistrée d’Al-Haouz, à un peu plus d’une heure de Marrakech.
Mais la reconstruction des bâtiments détruits dans le séisme pourrait prendre « des années », a expliqué lundi sur LCI Patrick Coulombel, le co-fondateur de la Fondation architectes de l’urgence, spécialiste de la question.
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