Culture

Hommage à Raïss Lahcen El Ansari ,alias Belmoudden, grand maître du ribab

La scène artistique amazighe a perdu l’un de ses grands artistes avec  le décès de Raïss Lahcen El Ansari,alias Belmoudden,le lundi 20 janvier 2025 à Casablanca, que Dieu ait son âme en Sa sainte miséricorde.

Raïss Lahcen El Ansari est né en 1952 à Oulad Chinane (province de Chichaoua).Il a ensuite rejoint le village natal de sa mère à Bouaboud.Il a passé sa tendre enfance  dans la région M’touga près de Marrakech où il a fréquenté le Msid comme tous les enfants de son âge.

Sa passion pour la musique s’étant manifestée très tôt, il fabriqua son propre ribab à l’âge de 8 ans.En autodidacte qu’il était,il  apprit à jouer des deux instruments typiques de la musique amazighe, à savoir, la flûte (Al ouad) et le ribab.

C’est en 1968 qu’il entama  son long et riche parcours  musical avec un groupe artistique local qui faisait du  théâtre et de la musique. Ce fut à cette époque-là  qu’il fit ses premières apparitions sur la scène musicale alors qu’il avait à peine 12 ans.

Sa célébrité naissante ne tarda pas à se répandre dans le village de  Bouaboud et toute la tribu M’touga,ce qui a coïncidé avec le passage du groupe de Raïss Mohamed Aârab et Raïssa Fettouma Talgricht dans la région (il faut préciser qu’à cette époque-là , les rwaïs étaient en quelque sorte des troubadours qui allaient de village en village ) et leur première rencontre avec ce jeune prodige du ribab et de grands musiciens tels que Mohamed Akraïmi, Abdelkébir Fetouaki,et le percussionniste Azfad. Ce fut l’occasion pour le jeune Belmouden d’accompagner le groupe dans ses prestations musicales avec des mélodies qui ont émerveillé l’ensemble des membres du groupe.

C’est aussi en 1968 qu’Il rejoignit raïss Azfad et raïssa Talgricht à Marrakech. Son séjour dans la capitale ocre, lui permit de faire connaissance avec d’autres grands artistes comme haj Omar Wahrouche , Mohamed Oumourag , et raïss Jilali qui ont tous été très impressionnés par son style particulier et son excellente interprétation de tout un répertoire chansons . Cette année-là, Belmouden  décida de  rejoindre le groupe de Talgricht. Cela lui permit de découvrir la célèbre place de Jamaâ El Fna à Marrakech. Mais il ne tarda pas à monter à Rabat, la capitale du royaume, où il se fit de nouvelles connaissances. Sa réputation allait s’étendre de Rabat à Salé et Casablanca la capitale économique,la Mecque des rwaïss. Et parmi les grands rwaïss qu’il fréquentait  à cette époque-là, on pourrait citer Mohamed Demsiri (Albensir),Jamaâ El Hamidi, Lahcen Fetouaki, et Mehdi Ben M’barek.

En 1970, Belmoudden rencontra d’autres grands rwaïss tels que,Khaddouj Tazeroualet , Boulâmayl , Saïd Ihihi, , Moulay Ahmed Ihihi, M’barek Ben Saïd Boumehdi,puis  après,Rkia Talbensirt et Brahim Ben Driss.

La même année, la ville d’Essaouira eut l’opportunité de découvrir ce jeune virtuose du ribab en compagnie de  raïss Mohamed Outoulouguelt.Après son séjour à Essaouira, il rejoignit enfin la capitale du Souss , Agadir où il travaillera en  compagnie de haj Mehdi Oudella à Dcheïra , grand port d’attache des rwaïss, pendant trois ans (1971-1973).

Le ribab n’ayant pas de mystère pour lui,feu raïss Lahcen se distinguait par son style particulier et sa façon de faire vibrer cet instrument mythique de la musique amazighe. Tous les grands chanteurs amazighs se l’arrachaient pour leurs spectacles ou l’enregistrement de leurs chansons, tant il est vrai que sa présence sur scène derrière ces derniers était déjà un gage de succès de leur prestation.

Bref,il n’est pas une raïssa ou un raïss  qui ne se soit  pas assuré les services du regretté,au moins l’espace d’un concert ou d’un enregistrement en studio.Ceci sans oublier ,bien sûr, les tournées à l’étranger,et surtout en Europe et au Canada. La liste étant très longue, nous pourrions néanmoins en citer quelqu’un(es) : Moulay Ahmed Ihihi , Mehdi Ben M’barek,haj Omar Wahrouche, Mohamed Oumourag , M’bark Ayssar,haj Mohamed Albensir, Fatima Tabaâmrante,Rkia Talbensirt, Ahmed Amentag, haj Aârab Atigui, Lahoucine Amarrakchi, Ahmed Bizmaouen, Mohamed Abaâmrane, Lahoucine El Baz, Saïd Outajajet, Fatima Tihihit Titrit, Lahsen Akhtab, Hajja Fatima Tihihit M’zine, haj Ahmed Outaleb Lemzoudi.

La disparition de raïss Lahcen El Ansari, grand maître du ribab , laisse un grand vide dans ce domaine qui sera difficile à combler . Qu’il repose en paix.

 

          

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