hakib Benmoussa exhorte les enseignants à s’impliquer dans l’effort de rattrapage
C’est un ministre de l’Éducation nationale confiant et droit dans ses bottes qui répondait lundi à ses détracteurs dans l’hémicycle. Chakib Benmoussa n’a pas manqué, lors de son passage devant les députés de la Chambre des représentants, de défendre ses choix et décisions s’agissant des grèves des enseignants, notamment la suspension de 500 enseignants de façon temporaire de leur travail. Pour le responsable gouvernemental, si le droit à la grève est garanti, le droit à l’école doit l’être aussi. Et les arrêts de travail ne doivent à aucun moment entraver le fonctionnement du service public. M. Benmoussa a affirmé qu’il était nécessaire d’agir pour protéger l’intérêt supérieur des élèves.
Répondant aux questions des parlementaires lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le responsable gouvernemental a souligné que, certes, la grève était un droit garanti par la Constitution, mais que la loi stipulait clairement que le salaire doit être la contrepartie d’un travail accompli. «Si la grève est un droit constitutionnel, l’accès des élèves à l’éducation est également un droit constitutionnel. Et l’exercice du droit à la grève ne doit pas entraver la continuité du service public, qui est dans ce cas de figure la scolarisation des élèves. L’accès à l’école doit d’ailleurs être l’intérêt suprême pour toutes les parties dans ce dossier», a martelé le ministre
Une approche flexible et des acquis substantiels
Le haut responsable a rappelé à ce titre que le gouvernement a interagi favorablement avec les revendications des cadres du secteur de l’éducation en engageant un dialogue social responsable et ouvert avec les centrales syndicales, ce qui a permis de réaliser de nombreux acquis substantiels ayant trait à l’amélioration de la situation financière des enseignants et à la révision globale du Statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale.
En outre, a-t-il rappelé, le gouvernement a adopté une approche flexible dans le traitement des ponctions sur salaire, puisqu’il s’est engagé en décembre dernier à ne pas l’appliquer aux enseignants qui avaient rejoint leurs classes après les vacances intérimaires, notant que le ministère a offert la possibilité aux enseignants de s’impliquer dans le processus de soutien pédagogique aux élèves, et de bénéficier d’une compensation en contrepartie des heures supplémentaires, dans le cadre des efforts de rattrapage du temps scolaire perdu à cause des grèves.
Revenant sur les conclusions du dialogue social dans le secteur de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa a mis en avant la bonne volonté du gouvernement et son interaction positive avec les revendications de la famille de l’enseignement. Il a précisé à cet égard que de nombreux rounds de dialogue avaient été tenus depuis le 30 novembre dernier et ont abouti à la signature des accords des 10 et 26 décembre 2023 qui confèrent des avantages importants en termes d’amélioration des salaires et des perspectives de carrière, ainsi qu’en termes de résolution des revendications catégorielles.
Le responsable gouvernemental a par ailleurs révélé que la commission tripartite s’apprêtait à mettre le décret relatif au nouveau statut refondu dans le circuit législatif, rappelant à cet égard que ce nouveau texte apporte un certain nombre d’acquis à la famille de l’enseignement, parmi lesquels l’intégration de tous les enseignants dans le régime de la fonction publique, une augmentation générale des salaires et la mise en place de plusieurs indemnités parallèlement à la valorisation de celles existantes, ainsi que la révision des tâches, la réduction des années de promotion, l’octroi d’années d’ancienneté considérables dans le grade et l’assainissement de certains dossiers à caractère managérial.
Un plan pour rattraper le temps scolaire perdu
Sur un autre registre, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports a indiqué que son département avait élaboré un plan national de gestion du temps scolaire et d’organisation du processus éducatif d’apprentissage, supervisé par une équipe pédagogique composée d’inspecteurs.
D’après le ministre, ledit plan repose sur trois mesures. La première concerne la prolongation de l’année scolaire en cours pour toutes les filières éducatives d’une semaine, en tenant compte de plusieurs facteurs déterminants, notamment les dates d’organisation des concours d’entrée aux institutions nationales et internationales et aux instituts supérieurs.
La deuxième mesure, ajoute M. Benmoussa, concerne l’adaptation des programmes d’études relatifs à tous les niveaux d’enseignement afin de compléter les programmes scolaires, à travers la rationalisation et la réduction de la durée des cours, tout en mettant l’accent sur les compétences de base.
Enfin, la troisième mesure concerne le renforcement des mécanismes de soutien pédagogique afin d’aider les étudiants à consolider leurs acquis, tout en donnant la priorité aux matières certifiantes et aux apprentissages de base pour les années non sanctionnées par un diplôme. Pour ce faire, le ministère ouvre la voie aux enseignants afin d’encadrer les cours de soutien pédagogique pour ceux qui le souhaitent moyennant rémunération, pendant la période des vacances de mi-année, entre les vacances, les soirs et les week-ends.
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