Culture

     FEU, HAMZA ABDALLAH kASSEM OU L’HISTOIRE D UNE LUTTE

  • Par : ABDELLAH HANNOUN  //

Au douar Aguerd  Oudad à la périphérie de Tafraout  que Hamza Abdallah Kassem a vu le jour le 30 juin 1948.  Et dans l école coranique de ce même douar qu’ il a appris ses premières lettres  à l’instar  d’autres enfants  de son âge , il a poursuivi ses études primaires à  Casablanca où  son père l’a inscrit   à  l’école Moulay Driss  Al-Azhar, puis école Chaab, où il a  obtenu   le certificat     d’études  primaires .

A Meknès  Hamza  a obtenu un baccalauréat , et  à Tanger  il a terminé ses études universitaires  couronnées  par   une licence en  littérature arabe. En retour à Casablanca,  il a crée  une petite entreprise et  a  exercé d autres activités  commerciales .Dans ce domaine il était connu pour sa bonne réputation et son bon sens de travail  ainsi que ses compétences l’ ont aidé  à gagner  la confiance d autres  opérateurs.

Dès son plus jeune âge, Hamza Abdallah Kassem s’est engagé dans des activités culturelles et artistiques, en pratiquant le dessin, l’écriture et le théâtre . Et c’est à Tanger, qu’il a rejoint les ssociations Manarat Al Madinah et  Adwae Al Madina , . Il a également  contribué  à la publication du Magazine  « AL FIKR  »  aux côtés  de ses amis: Abdellatif Benyahia ( journaliste de la radio de Tanger), Mostafa Badia Soussi , Abdelaziz Dailan,  et Hassan Ouakrim. Depuis 1968, Hamza a toujours l’idée de créer un journal , mais les conditions n’ont jamais été favorables  pour  réaliser son rêve.

A Casablanca  Hamza s est adhéré au début comme membre de «  l association Amal  pour la culture  » tout  en publiant  ses productions dans des éditions  connues à l époque dont le magazine Al Houdhoud    édité par Ahmed Snoussi (Bziz).

Hamza  était toujours présent aux activités de l’Association Marocaine  de Recherche et d’Echange Culturel ( A.M.R.E.C). Tout en contribuant  à la fondation de l’Association culturelle du Souss, qui est considérée comme la première association de l’histoire du Maroc à avoir stipulé dans son statut  fondamental  l’intérêt et  le soin que mérite  de la culture amazighe après avoir été  limitée à la culture populaire.

Le dynamique de Hamza  et son attachement à sa culture  l’ont également  encouragé  à être   l’un des créateurs de  plusieurs manifestations culturelles axées sur l’introduction  de la cause  amazighe et sa reconnaissance par le  public , notamment: le premier et le deuxième festival de la culture amazighe, et des  cérémonies  en l’honneur  et en hommage rendu  à des artistes ,des  journalistes , des  personnalités ayant marqué l histoire , et rendu  des services à notre culture , à   citer :  Abdallah Oundif  ( connu par Aami Moussa )  Abdalaziz Al Massi,  Mohmad Belmahdi,  et Raisse  Mohmad  Damssiri . sans oublier de marquer sa présence dans tous les forums culturels  organisés dans les différentes régions du Maroc .

Le passage de Hamza  n’était pas inaperçu à la radio  en langues  arabe et  tamazighte  par la réalisation ou à la participation    et la traduction  des émissions  culturelles  et linguistiques . Ses publications se sont multipliées dans les différents   journaux et  magazines   ,  dont AL ALAM  AL MOHARRIR  et RISSALAT AL OUMMA  ,et  à  travers ce dernier  il a pris en charge   la réalisation d’ une édition  hebdomadaire  « Tamazgha . » chaque jeudi sur la culture et la langue amazighes  pendant sept ans  .Durant  cette mission ,Hamza a tout fait pour  répandre  faire connaitre et répandre  Tifinagh en publiant son alphabet chaque semaine . sans oublier  de diversifier ses articles entre le culturel  ,  les arts  ,les  contes  , l histoire   de l Afrique du nord  ,  du Maroc et celle de  tafraout    (Amelne et Amanouz ) les recherches linguistiques  et des entretiens avec les chercheurs  et les artistes Marocains contemporains .

HAMZA   était une personne d un bon cœur, serviable . il fait tout pour satisfaire ses amis ainsi que ses connaissances de près et de loin .Il a assisté  plusieurs étudiants   préparant  leurs thèses et leurs  recherches universitaires  sur différents  thèmes culturels et historiques .

A l’échelle nationale ,Hamza Abdallah   Kassem  était le représentant permanent  de l’Association culturelle du Souss au Conseil national pour la coordination des associations amazighes  en participant  à toutes les sessions  et a été signataire de la Charte historique d’Agadir en 1991, ainsi que de la déclaration de Mohamad Chafiq  et de toutes les revendications amazighes adressées au parlement et aux hautes  instances  du  pays .

Par   ses efforts personnels, Hamza  a réussi  en 1984 à publier  le  premier journal  en langue amazighe  « ADRAR »  dans lequel  ont publié  de nombreux chercheurs écrivains  journalistes , ,  correspondants , et artistes  du Maroc entier  leurs  divers articles et études liées à la langue et à la culture amazighes  . personnellement  j’ avais l’ honneur de contribuer  à cote de Si Hamza  à  ce journal  par des articles sur la culture amazighe  et des traductions   en  tamazight  des contes de la littérature  universelle.

Hélas ! le journal  ADRAR  qui était  publié en huit pages, à l’exception du vingtième numéro,  publié en douze pages  n’ a pas  pu résister   après la publication  de  21 numéros  grâce  aux efforts personnels du fondateur  , ADRAR  a quitté  la scène  en 1995.  Par la suite et dans le cadre de la collection  « Adrar   pour la culture »  , Hamza a publié  en 1991 son conte  « Timzguida oufella »

Hamza Abdallah Kassem  qui nous a quitté le sept octobre 2013 que Dieu ait pitié de lui, était une personne très sociale  et solidaire  qui  méprisait l’argent et préférait  la cause amazighe,  ses portes sont  ouvertes à tout le monde, il n’excluait personne  dans  son domaine.  La lecture et l’écriture constituent  son monde   . Il avait l’habitude de se documenter et d’archiver   ,il a fait de la cause amazighe un objectif noble  .Il a également soutenu  plusieurs  talents, et  différents  groupes  artistiques.

Malgré les moments difficiles   et les crises financières  qui il a vécues   . Hamza Abdallah Kassem a poursuivi sa lutte et son combat  dans la même voie sachant que durant  les dernières années de sa vie, il  se sentait marginalisé par le mouvement amazigh, ainsi par ses compagnons  activistes,  chose  qui reste toujours inexplicable   .

Nous avons perdu   en  Hamza Abdallah  Kassem , un grand  homme ,un visage inoubliable de la culture Amazighe  et  un symbole de  l’histoire de la lutte  pour la cause amazighe.

          

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page