
Fête du travail : à quoi il faut s’attendre ce 1er mai
Fête du travail : à quoi il faut s’attendre ce 1er
La célébration lundi de la Fête du 1er mai intervient cette année dans un contexte social tendu marqué par une forte inflation et l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs. Les syndicats, qui avaient dû se contenter de défilés symboliques lors des deux dernières Fêtes du travail en raison des restrictions liées à la pandémie, comptent bien montrer leur capacité de mobilisation cette année. Les conclusions du dialogue social ayant repris ses droits en ce mois d’avril devraient être présentées ce dimanche par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Mais quoi qu’il en soit, les syndicats tablent sur des rassemblements et des marches massifs. À en juger par les positions exprimées par les différents protagonistes du dialogue, les centrales syndicales, CDT en tête, ne donnent pas cher des conclusions de ce premier round des pourparlers.
Cette année, le 1er mai intervient dans des circonstances bien particulières. Face à la hausse du coût de la vie consécutive à forte une inflation, les syndicats ont abordé le gouvernement avec plus de détermination pour revendiquer, plus particulièrement, une amélioration du pouvoir d’achat de la classe ouvrière à travers l’augmentation des salaires, la réduction des taux de l’impôt sur le revenu et une baisse de la TVA.
Les syndicats annoncent des manifestations massives pour cette fête du travail
La Fête du travail devrait renouer cette année avec les grands défilés marquant ses festivités. La mobilisation pour cette journée des travailleurs s’annonce spontanée et intense sur fond de flambée des prix et de leur impact sur les couches populaires. Ainsi, dans son appel du premier mai, l’Union marocaine du travail (UMT) souligne que ce jour sera celui où «s’exprimera la colère contre les conditions dans lesquelles vit la classe ouvrière, en particulier dans le contexte actuel caractérisé par la vie chère et la baisse sans précédent du pouvoir d’achat».
La Confédération démocratique du travail (CDT) s’adresse, de son côté, à ses militants dans des termes encore plus virulents pour décrire la condition sociale de la classe ouvrière : «La hausse continue des prix, l’effondrement total du pouvoir d’achat de tous les citoyens, la montée du taux de pauvreté et de chômage et le creusement des écarts sociaux face à l’indifférence du gouvernement, le non-respect des engagements sociaux et à la prédominance de l’esprit sécuritaire au dépend du social. À cela s’ajoute à l’enrichissement flagrant, indécent et illégitime des spéculateurs et profiteurs de la crise».
Quant à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), elle souligne la nécessité de mettre fin à la montée des prix et à toutes les formes de monopole et de spéculation et plaide dans ce sens pour des exemptions fiscales sur les produits et les biens de large consommation. L’UGTM insiste également sur «l’amélioration des revenus, en réduisant les impôts directs et indirects, et en prenant des mesures concrètes pour protéger les emplois dans le secteur privé et renforcer les services publics.
Dialogue social : Sekkouri fait le bilan des conclusions du round d’avril
Les rencontres du Chef du gouvernement, dans le cadre du dialogue social d’avril 2023, avec les partenaires sociaux ont pris fin jeudi 20 avril. Leurs conclusions seront présentées par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, ce dimanche 30 avril. Lors de ce round, les trois centrales syndicales (UMT, CDT et UGTM) ont insisté sur une augmentation générale des salaires et du SMIG, ainsi que sur une révision du taux de l’IR, une réduction des taux de la TVA pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et des ajustements pour les pensions de retraite. Ils réclament également le respect des engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022.
De leur côté, les employeurs sont préoccupés par deux sujets principaux : la révision du Code du travail et l’élaboration d’une loi encadrant le droit de grève. En effet, le président de la CGEM, Chakib Alj, à l’issue de sa rencontre avec le Chef du gouvernement, a affirmé la pleine mobilisation de la Confédération pour réussir le dialogue social tout émettant le souhait d’accélérer les réformes législatives, notamment l’amendement du Code du travail et la promulgation de la loi sur la grève pour accompagner, d’une part, la mise en place de la charte d’investissement et améliorer, d’autre part, le climat des affaires, «qui sont nécessaires à la sauvegarde du tissu économique et à la promotion de l’emploi».
Aziz Akhannouch tient aux équilibres budgétaires et au financement des grands projets
Lors de ce round de dialogue social, et en réponse aux revendications des syndicats, le Chef du gouvernement, d’après le SG de l’UMT, a insisté sur la nécessité de veiller aux équilibres budgétaires et au financement des grands projets, tels que la couverture sociale. Miloudi Moukharik, dans un entretien au «Matin», a fait savoir que pour lui «cela ne justifie en aucun cas que les citoyens, en particulier les salariés, continuent à subir seuls les conséquences négatives de la situation actuelle». «Nous avons dit que pour équilibrer le budget du gouvernement, il serait plus judicieux de traquer les personnes qui ne paient pas d’impôts. Il est troublant de constater que seulement 26% de l’impôt sur le revenu est payé par des catégories sociales autres que les salariés, cela montre que l’évasion fiscale prend des proportions inquiétantes», a-t-il souligné.

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