Culture

Festival International du film Amazigh d’Agadir..Le Cinéma et l’Amazighité sur le Tapis Rouge

  • Saoudi El Amalki //

Dans une semaine, jour pour jour, le festival international du film Amazigh, communément appelé Issni N’ourgh, fera son apparition dans la capitale du Souss.

Erigée parmi les rendez-vous les plus huppés du royaume en terme de thème artistique et identitaire, cette prestation retient de bout en bout, les mordus du 7ème art, depuis des lustres.

De braves garçons font perpétuer ce festival thématique qui s’incruste contre vents et marées, à la tête duquel se meut un vaillant combattant, Rachid Bouksim, en compagnie de son traditionnel complice, Rachid Moutchou en parfaite communion avec leur équipée, tout feu tout flamme.

Cette tradition de pas moins de 14 éditions, cette année, se veut une prestance de haute qualité en matière de trouvailles en style de manœuvre et de tendance.

L’expérience du film en Amazigh n’est guère une redondance au champ artistique national, mais une nécessité dont l’impact à la fois créatif et expressif se fait valoir au fil du temps, au point de se hisser en réel postulat de la et l’art culture Amazigh, aux côtés du maillage culturel marocain.

Le FINIFA à la fibre et la dimension locale sans jamais verser dans le sectarisme régionaliste, se propose un espace universaliste de partage et d’échange, comblé de passions et de charmes parmi tous les festivaliers de tous bords et les amoureux du cinéma qui viennent chercher l’ouverture d’âme et la tolérance d’esprit.

Cette diversité du thème suggérée par cette pléiade de jeunes artistes au grand talent, ne cesse d’enhardir le paysage du film Amazigh qui compte aujourd’hui en son sein une prolifique panoplie de fans imprégnés, parmi toutes les constituantes de la société marocaine.

« Lorsqu’on aime la vie, on va au cinéma ! », a-t-on l’habitude de dire pour faire accrocher les cinéphiles à cet art magique. Mais également « Quand la vie déçoit, on regarde les films! », paraphrasait François Truffaut, l’un des illustres faiseurs de films de la nouvelle vague du cinéma français anti-conformiste des années 50 et 60 avec Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Claude Lelouch…

C’est sans doute ce qu’incarne actuellement la haute mouvance du cinéma en langue Amazigh, à travers ce festival nouvelle tendance qui prend de plus en plus d’ampleur et qu’il va falloir ardemment et profondément soutenir puisqu’il valorise l’acte identitaire et patrimonial de la culture et la langue Amazigh, de par la sensualité et la sublimité qu’elles font vivre aux grandes foules, en particulier de la jeunesse des générations montantes.

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Rachid Bouksim : Directeur du festival FINIFA

La 14ème édition du Festival FINIFA s’annonce riche en diversité avec deux compétitions distinctes. La première, spécifiquement dédiée au cinéma amazighe, met en lumière des réalisateurs amazighs souvent engagés dans des productions en autoproduction. Au total, 25 films Amazighs, allant de la fiction au documentaire, en passant par les formats court et long métrage, seront en lice.

Malgré des ressources limitées cette année, nous avons inclus à la programmation de 17 films internationaux, offrant un mélange captivant de fiction et de documentaire. L’objectif est d’offrir davantage de choix au public et de soutenir nos artistes qui, malgré des moyens modestes, continuent de créer.

Le cinéma, exigeant en investissements pour la formation et la production, demeure un défi. Bien que le Maroc dispose d’écoles et d’institutions comme l’ESAV de Marrakech, le soutien financier reste une préoccupation majeure pour les artistes amazighes, confrontés au chômage et aux critiques des intégristes.

Rachid Moutchou : Président de l’association du festival FINIFA

La pratique effective de la gestion culturelle nécessite incontestablement un engagement pérenne et sérieux, reflété par la passion et la continuité. Atteindre la quatorzième édition du Festival international du film amazighe Issni N’Ourgh n’est pas chose facile.

Après seize années d’existence, marquées par une pause de deux ans due à la pandémie de COVID-19, cette période a indéniablement accumulé des avancées quantitatives et qualitatives. Celles-ci se manifestent autant par le nombre de films amazighes présentés que par les séminaires, les publications et les discussions intellectuelles de qualité qui ont contribué à l’avancement du cinéma amazighe. Nous nous retrouvons une fois de plus dans une boucle fermée, étant donné que la majorité des productions amazighes sont encore financées de manière autonome.

Ce facteur d’autofinancement affaiblit la qualité de la production cinématographique amazighe, malgré la reconnaissance de l’identité amazighe en Afrique du Nord, notamment par le Maroc et l’Algérie.

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Fatima Bouchane, actrice amazighe

Fatima Bouchane, actrice amazighe

Elle est née à Iguidar, près d’Agadir, en 1954. Son enfance a été partagée entre son village et le quartier Ait Oublad à Boutchakat, à Agadir.

Elle a vécu l’épreuve de la maladie et de l’orphelinat dans sa jeunesse, ainsi que le séisme d’Agadir dans les années 60. Ce dernier a coïncidé avec son séjour à l’hôpital d’Agadir.

Après le séisme et son retour au village, elle a étudié chez les sœurs et fréquenté l’école primaire de Bensergaw, quittant l’école en 1968. Suite au décès de son père, sa relation étroite avec lui a laissé un vide difficile à combler.

Le processus de reprise en main de sa vie a pris du temps. Un jour, elle a marqué les ondes de la radio régionale d’Agadir en récitant un poème amazighe.

Elle a également résidé à Rabat et travaillé au Centre éducatif Lalla Meriem. Dans les années 90, elle a vécu à Laâyoune, dans le Sahara marocain, exerçant divers métiers.

          

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