Culture

Faouzi Bensaïdi : « Le cinéma peut transmettre des messages capables de changer le monde »

Le cinéma peut transmettre des messages capables de changer le monde, a affirmé, vendredi, le réalisateur marocain, Faouzi Bensaïdi, lors d’une conversation tenue dans le cadre de la 20ème édition du Festival international du Film de Marrakech.

« Une seule scène peut exprimer la capacité du septième art à renverser les normes et à changer le monde, tout comme l’amour », a indiqué M. Bensaïdi qui était l’invité de la série « In Conversation With » du Festival, après la projection d’un extrait de son film « What a Wonderful World ».

Le réalisateur marocain, qui a été récompensé de la prestigieuse Étoile d’Or du Festival lors de cette 20ème édition, a ajouté que « What a Wonderful World » est certes une comédie, mais comprend des scènes poignantes qui montrent que le cinéma et l’amour sont capables de changer le monde ».

Interrogé sur la sélection des lieux de tournage de ses films, M. Bensaïdi a noté qu’il ne préfère pas utiliser le terme « repérage », expliquant que le choix se fait en fonction d’un processus de « casting », tout comme les acteurs sont choisis.

« Je visite les espaces seul avant le tournage et à différents moments de la journée pour déterminer le moment le plus propice où ils sont dans leurs meilleures conditions. Ensuite, je peux capturer la scène que j’ai écrite pour eux ou la réécrire en fonction du contexte », a-t-il précisé.

En réponse à une question sur l’innovation dans ses films, M. Bensaidi a assuré qu’il préfère manquer les esprits des spectateurs avec un bon film qui porte une nouvelle idée plutôt que réussir une oeuvre qui n’est qu’un autre numéro sur sa liste de films.

« L’important est de rester fidèle à notre passion pour le cinéma, et de ne pas laisser s’installer l’ennui, même si l’innovation implique une sorte de défi et de risque », a-t-il soutenu.

Il a en outre indiqué qu’il ne fait pas de distinction entre ses œuvres et qu’il n’a pas de préférence particulière pour l’une d’entre elles. « Ma relation avec mes films est comme la relation d’un père avec ses enfants, je suis incapable de faire de distinction entre eux. Ils sont tous proches de mon cœur, et chaque film est réalisé avec beaucoup d’amour, de passion et de sincérité », a-t-il souligné.

Natif de Meknès, M. Bensaïdi a réalisé en 1998 son premier court métrage « La Falaise”. Puis, il a coécrit « Loin » avec André Téchiné. En 2000, il a réalisé deux courts métrages : « Le Mur », primé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et « Trajets », primé à la Mostra de Venise.

Le premier long métrage du cinéaste, « Mille mois », a reçu plusieurs récompenses internationales. M. Bensaïdi a réalisé par la suite « What a Wonderful World » qui a été sélectionné à la Mostra de Venise, ainsi que le film « Mort à vendre » (2011) qui a obtenu le Prix « Art et Essai » à la Berlinale.

En 2022, il a réalisé « Jours d’été », une adaptation dans le Maroc d’aujourd’hui de « La Cerisaie » d’Anton Tchekhov. Son dernier film « Déserts » a fait partie de la sélection 2023 de la Quinzaine des cinéastes.

En plus du réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi, la section « Conversation avec… » de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech accueille de grands noms de la scène cinématographique mondiale : l’acteur et réalisateur australien Simon Baker, le cinéaste indien Anurag Kashyap, le réalisateur français Bertrand Bonello, l’acteur américain Willem Dafoe, la scénariste et réalisatrice japonaise Naomi Kawase, l’acteur danois Mads Mikkelsen, l’acteur et réalisateur américano-danois Viggo Mortensen, l’actrice écossaise Tilda Swinton, le réalisateur et scénariste russe Andrey Zvyagintsev, ainsi que l’acteur, réalisateur et scénariste américain Matt Dillon.

          

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