Société

Enseignement supérieur..La désaffection prolifère

  • Saoudi El Amalki//

Quelle perception conçoit-on à propos de l’un des piliers de l’enseignement dans le pays ?

Il ne fait guère de doute que le Scolaire ainsi que le Supérieur ne sont nullement au beau fixe en dépit des tentatives de réformes qu’on n’a pas cessé de leur administrer, depuis des lustres.

Dans la présente chronique, on se limitera de formuler certains constats de l’enseignement supérieur, sans prétendre avoir toute la vérité, puisque personne n’en détient absolument.

A première vue, on relèvera que la plupart des programmes et curriculas sont généralement calqués sur des expériences étrangères, alors que les spécificités nationales renferment des paramètres qui ne leur sont pas à fortiori, liés ni adaptés.

Il faut dire que le génie marocain est capable d’innover la méthode et le circuit à suivre, car en fin de compte, ce n’est pas les connaissances qui manquent puisqu’on peut en trouver partout mais c’est surtout « le fond qui manque le moins » comme disait La Fontaine dans sa fameuse fable, en parlant du trésor.

A coup sûr, ce « suivisme aveugle », traduit bien cette prolifération accablante du complexe de faiblesse qu’on traînera des décennies durant, sans avoir ni la volonté ni la détermination de s’en dissocier. L’illustration de l’ingéniosité des jeunes marocains se fait valoir chaque année, dans les grandes écoles de France en particulier, où les lauréats décrochent les tout premières moyennes, dans les disciplines les plus huppées.

Dans le même sillage, on déplore que, à titre indicatif, des étudiants des Écoles Nationales des Sciences Appliquées (ENSA) dont le classement permet de se rendre en France pour s’octroyer une double diplômation, après cinq ans d’études au Maroc, sont recrutés à l’Hexagone car les conditions d’embauche semblent être bien plus convenantes.

C’est en fait, une vingtaine d’étudiants par filière, soit environs toute une centaine, par année qui déserte son pays pour aller voir ailleurs, avec un salaire avoisinant les 3000 euros, alors qu’ici, il ne dépasserait pas deux fois moins.

Un gros gâchis inadmissible de l’économie nationale qui voit les lauréats fuir la nation, aussi bien en ingénierie toutes spécialités confondues, qu’en médecine dont la désaffection des cadres pour le pays ne fait que s’intensifier, au fil du temps !

D’autant plus que le personnel médical et infirmier, souffre à présent, le calvaire du mal-être ainsi que les collègues futurs de la médecine, de la pharmacie et de la médecine dentaire qui endurent le spectre de l’année blanche, quasiment consommée…

A voir toute cette matière grise désaffectée qui en a ras-le-bol du déficit de cet enseignement qui ne parvient pas à lui assurer un avenir décent et prospère, qui voit sa première université marocaine se classer au 29ème rang parmi ses semblables en Afrique dont celles d’Egypte et de Sud Afrique inondent le classement africain des meilleures du continent, on est plutôt fortement inquiet pour notre pays face à toutes ces déchéances.

Et ce n’est pas du tout le ministre de tutelle qui viendra rassurer ou promettre quoique ce soit, puisqu’on ne croirait plus à son discours creux et vain sur la réforme de l’enseignement supérieur, à l’instar de la majorité de ses pareils de cet Exécutif atone et amorphe !

          

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