Enseignement : les syndicats appellent à la suspension des retenues sur les salaires des grévistes
Le secteur de l’éducation nationale est sur le gril. Malgré la relance du dialogue entre syndicats et gouvernement autour des dispositions du nouveau statut unifié des fonctionnaires de l’éducation, rien ne semble apaiser les différentes composantes de ce secteur. Et il semble que la dernière décision, annoncée par le ministère de l’Éducation nationale, de procéder à des retenues sur les salaires des grévistes dès ce mois de novembre n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Aussitôt annoncée, les syndicats les plus représentatifs ont riposté en adressant une lettre au ministre de tutelle dans laquelle ils mettent en garde contre les conséquences de cette mesure sur le secteur.
Le tir à la corde se poursuit entre le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats les plus représentatifs du secteur. Le dernier épisode concerne cette fois la décision officielle du département de tutelle de procéder à des retenues sur salaire des enseignants grévistes. Une décision qui bien entendu n’a pas laissé de marbre les quatre formations syndicales les plus représentatives.
Dans un contexte de montée des tensions dans le secteur de l’éducation nationale, le ministère de l’Éducation nationale décide de procéder à des retenues sur salaire des enseignants grévistes. Cette décision, interprétée comme une tentative de mettre fin aux mouvements de protestation, déclenche l’indignation des syndicats, qui y voient une violation du droit de grève.
Dans une correspondance conjointe adressée au chef de ce département, Chakib Benmoussa, vendredi dernier, la Fédération nationale de l’enseignement-UMT, le Syndicat national de l’enseignement-CDT, la Fédération libre de l’enseignement-UGTM et le Syndicat national de l’enseignement-FDT, ont appelé le ministre à suspendre cette mesure actée depuis le début du mois de novembre sous prétexte de vouloir freiner la perte du temps scolaire.
Les syndicats ont considéré que la prise de cette décision et l’émission par conséquent de cette correspondance au moment où des négociations directes sont à peine lancées vont dans le sens contraire des événements que connaît le secteur, et confirment la même logique avec laquelle le nouveau statut unifié, objet aujourd’hui des protestations, a été adopté. Les formations syndicales ont rappelé par la même occasion que la grève constitue un droit légitime, garanti par la loi fondamentale et il est non moins légitime que les motifs qui le justifient, qui ont été exposés par les quatre syndicats de l’enseignement à travers différentes occasions et par toutes les voies possibles.
Les syndicats ont considéré ainsi que la décision du ministère de procéder à des prélèvements sur les salaires des grévistes était une décision illégale mettant ainsi en garde «contre les conséquences que peut avoir cette décision sur le secteur à l’image des décisions précédentes prises par le ministère et qui n’ont pas tenu compte des revendications justes et légitimes de la famille de l’éducation». Les instances syndicales ont par ailleurs exprimé leur inquiétude de l’impact que peut avoir cette décision sur le succès des discussions en cours.
Suivez nos dernières actualités sur Google News