Société

El Jadida mérite bien mieux..Une cité abandonnée à son sort

  • Saoudi El Amalki //

El Jadida, fleuron de l’Atlantique, havre de la paix et berceau des Doukkalas empreints de valeurs de la chevalerie, ne parvient toujours pas à émerger de la bourbe dans laquelle elle ne cesse de s’enliser.

Depuis d’une vingtaine d’années, alors que ses pareilles séculaires se sont mises sur les rails de l’essor à petits trots, Mazagan, de son nom de naguère, mettait du temps à se faire des ailes de développement à multiples facettes.

Et pourtant, sa position de proximité des métropoles avoisinantes entre Casablanca, Rabat, Marrakech et Agadir, tend à lui procurer davantage d’envergure et d’éclat en tant que ville traditionnelle et moderne.

Il se trouve qu’elle peine à voler de ses propres ailes, comme si on lui mettait du plomb sur les ailes. Quoiqu’elle s’approprie les atouts d’une destination touristique par excellence, elle fut victime du flop du Plan Azur puisque Mazagan compte parmi les six villes concernées par ce programme national, lancé pour drainer dix millions de touristes par an, aux alentours de 2013.

Mis à part quelques unités dont le plus prisé n’est autre que celui sis entre la ville en question et son alter ego, Azemmour sur l’oued Oum Rbiâ, le tourisme sur lequel repose tout l’espoir d’une ville balnéaire aux beaux attraits, semble se dissocier de ce levier névralgique de son take-off.

Bien qu’elle se situe tout près d’une unité industrielle de premier ordre, en l’occurrence Jorf Lasfar dont les retombées légitimes sont à même de profiter tout d’abord, de sa voisine en manque de gros investissements publics à son envolée, elle endure affreusement de la pénurie en matière de projets structurants.

La cité portugaise fortifiée, dépositaire de l’histoire mémorable de haute portée héroïque, est aussi à la merci de l’usure du temps, à l’image de la citerne, sans qu’on ne prête la moindre bienveillance à la mémoire dont elle se fait valoir des siècles durant, à l’instar de Chellah de Rabat ou de la Citadelle d’Agadir Oufella, fort réaménagés pour la postérité.

La corniche de la ville qui se hisse au rang des plus belle baies du royaume où vivote encore le fameux môle mitoyen le port en piteux état, au grand bonheur des jeunes baigneurs, se meut dans la promiscuité et la souillure.

Tout au long de la route côtière, menant à Sidi Bouzid, puis à Moulay Abdallah Amghar où se tient, chaque année, un Moussem des plus sublimes par ses pittoresques shows de fantasia, on aurait accompli certes un effort de structuration, mais loin de satisfaire tous les besoins des populations, soumises aux affres de l’inconfort et de l’incommodité, partout en ville, du fait de la négligence qui leur fait vivre le calvaire des malaises dans les quartiers en mal de propreté et d’hygiène.

En fait, El Jadida « empeste » dans ses quartiers populaires tels Derb Ghelf, Mouilha, Lalla Zahra et bien d’autres qui sentent la nausée. Au centre ville, nombre de bâtisses sont abandonnées tels des épaves car on ne saurait toujours pas comment elles sont indéfiniment délaissées comme des hameaux en désuétude chronique…

A qui incombe donc cette situation déplorable d’une ville de rêve qui enfante des sommités dans l’art, le sport, la culture, la science, la littérature et d’autres domaines?

Bien évidemment, l’Etat en est en particulier, le premier responsable de ce désintérêt cruel qui frappe la ville laissée-pour-compte, mais également les divers élus qui se sont succédé aux rênes de la contrée et ses environs.

Enfin, il est aussi désolant que l’intelligentsia locale ne pipe nul mot par rapport au piètre état qui s’offre chaque jour, à ses yeux !

          

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