Économie bleue : Le Maroc concocte une stratégie intégrée pour libérer son potentiel
Le Maroc pourrait entrer dans une nouvelle ère de croissance en mettant à profit le potentiel de son économie bleue. Une stratégie intégrée est ainsi en cours de construction. Celle-ci couvrira une période de 5 ans et mobilisera un investissement de près de 4,5 milliards de dirhams. L’objectif étant de promouvoir la mise en place de clusters côtiers comme mécanisme pour faciliter l’agrégation et la convergence des politiques régionales, tout en soutenant le développement de l’économie bleue.
Le potentiel en termes de production halieutique s’élève à plus de 1,4 million de tonnes, avec des devises à générer pouvant frôler les 14 milliards de dirhams et des emplois estimés à 700.000.
Le potentiel en termes de production halieutique s’élève à plus de 1,4 million de tonnes, avec des devises à générer pouvant frôler les 14 milliards de dirhams et des emplois estimés à 700.000.
Le processus des États africains atlantiques est né à Rabat en 2009. Après quelques années de léthargie, il a été ressuscité en juin 2022 sous l’impulsion du Maroc. Le Discours Royal adressé à la Nation à l’occasion de la célébration du 48e anniversaire de la glorieuse Marche Verte confirme la vocation atlantique du Royaume et sa forte volonté d’ancrage dans sa profondeur africaine. Il s’agit en fait d’une vision portée par le Souverain depuis plus d’une décennie et qui a pour ambition de créer un espace de progrès, de paix et de prospérité partagés incluant tous les 23 pays de la bande atlantique du continent.
Le programme à mettre en place reposera sur trois piliers majeurs : la sécurité alimentaire nationale, le développement économique et la création d’emplois et la protection et l’exploitation durable des ressources naturelles. La feuille de route couvrira une période de cinq ans et devra mobiliser un investissement de près de 4,5 milliards de dirhams. Elle intégrera la promotion des approches de clusters côtiers comme mécanisme pour faciliter l’agrégation et la convergence des politiques régionales, tout en soutenant le développement de l’économie bleue.
Les espaces marins et côtiers recèlent des opportunités en or
La co-construction de cette nouvelle vision est supervisée par une Commission interministérielle placée sous la présidence du Chef du gouvernement. Celle-ci jouera également le rôle de coordinateur entre l’ensemble des parties prenantes, dont les institutions publiques, le secteur privé et financier, les collectivités territoriales, la société civile, les universités et les centres de recherche. L’économie bleue englobe l’ensemble des activités en interaction avec les espaces côtiers et marins, notamment la pêche, le transport maritime, l’aquaculture, le tourisme côtier, les sports nautiques, le commerce, la construction navale, l’industrie et la recherche scientifique. En plus de leur contribution à la sécurité alimentaire et à l’emploi, ces espaces soutiennent la croissance économique, régulent le climat et contribuent au bien-être des communautés côtières. Les espaces marins et côtiers recèlent des opportunités en or. Dans le tourisme, le Maroc pourra mettre à profit le potentiel encore inexploité en développant davantage les infrastructures touristiques et les capacités d’hébergement. Dans le secteur de la pêche, le potentiel, en termes de production halieutique, s’élève à plus de 1,4 million de tonnes, avec des devises à générer pouvant frôler les 14 milliards de dirhams et des emplois estimés à 700.000 postes. À cela, s’ajoutent des potentiels indéniables dans les mines, les ressources hydriques via le dessalement et en termes de patrimoine environnemental. Le Maroc dispose d’un littoral d’une longueur de 3.500 km.
De même, sa situation géographique est stratégique s’ouvrant à la fois sur la Méditerranée et l’Atlantique. En plus, 9 des 12 régions du pays donnent sur le littoral. Ce qui fait qu’elles recèlent des opportunités économiques importantes. Rappelons que la Banque mondiale a dernièrement approuvé une assistance technique de 5 millions de dollars au gouvernement pour l’accélération du développement de l’économie bleue. Ce soutien technique a été sollicité par le gouvernement qui a lancé, en juin 2022, un Programme national de l’économie bleue visant à libérer le potentiel économique de ce nouveau moteur de croissance par une valorisation durable des ressources des zones marines et côtières et une meilleure coordination institutionnelle. Ce programme bénéficie déjà d’un prêt de 350 millions de dollars de la Banque mondiale.
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