Société

Criminalité: la DGSN dresse son bilan 2023

La DGSN a poursuivi, au cours de l’année en cours, la mise en œuvre des dispositions de la stratégie de lutte contre la criminalité pour la période 2022-2026, en mettant l’accent sur le renforcement des structures de lutte contre la délinquance, le développement des laboratoires de la police scientifique et technique, l’intensification de l’utilisation des mécanismes modernes d’enquête pénale et l’ancrage de la dimension des droits de l’Homme dans la fonction de la police, en particulier dans les procédures de garde à vue et de surveillance dans les lieux de détention, ainsi que par la promotion de la coordination et la coopération avec les services de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire National dans les questions très complexes.

Cette approche intégrée a permis d’obtenir des résultats importants, illustrés par une baisse notable de 10% de l’aspect général de la criminalité -le nombre de cas et d’affaires enregistrés, dont le nombre a atteint cette année 738.748 affaires, permettant d’appréhender et de déférer devant les différents parquets 723.874 personnes.

Les indicateurs des criminalité violente ont connu également une baisse, les crimes de meurtre et de coups et blessures entraînant la mort ayant reculé de 25%, les agressions sexuelles de 4%, les vols de voitures d’environ 19%, les vols qualifiés de 9% et les vols violents de 6%.

Parallèlement à la baisse des indicateurs de criminalité en 2023, le taux de la répression, soit le taux de résolution des crimes commis, a continué à enregistrer des niveaux record pour la septième année consécutive, se situant à 95% du total des affaires enregistrées et à environ 92% des crimes violents.

Ces résultats ont été obtenus grâce principalement au développement des outils d’enquête criminelle et du rôle central de la police scientifique et technique dans les recherches réalisées, outre la dénonciation immédiate par les victimes et témoins des crimes commis et le traitement sérieux des dénonciations calomnieuses et des contenus publiés sur les réseaux sociaux, ce qui a grandement contribué à réduire les indicateurs de criminalité concernant « les crimes de l’ombre ou crimes non dénoncés» et de punir leurs auteurs.

Concernant les affaires de drogue, l’année 2023 a été marquée par l’intensification de la coopération entre les services de la Sûreté Nationale et de la Surveillance du Territoire National dans le volet relatif au renseignement criminel et au contrôle aux frontières et de la coordination sur le terrain entre les services de la douane aux postes-frontières, ce qui a permis d’enregistrer et de traiter 99.513 affaires et d’arrêter 130.212 personnes, dont 305 étrangers, alors que les saisies du haschich se sont élevé à 81,175 tonnes, soit une baisse de 17%, . Il a été procédé à la saisie aussi de 1,922 tonne de cocaïne, de 6,88 kg d’héroïne et de 1.223.774 de comprimés d’Ecstasy et d’autres substances psychotropes.

Toujours dans les affaires de drogue, l’année 2023 a été caractérisée par la mise en œuvre d’un plan d’action visant à lutter contre la production et le trafic de la drogue chimique connue sous le nom de « L’poufa », avec l’implication des éléments de la Force Spéciale de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire National, de l’équipe de recherches et d’interventions de la Brigade Nationale de la Police Judiciaire et tous les services décentralisés de la Sûreté Nationale, ce qui a permis d’assécher le trafic de ces drogues de synthèse et d’arrêter 575 personnes impliquées dans ce trafic, en plus de la saisie de 5,175 kg de cette drogue.

Quant aux crimes liés aux technologies modernes et à la cyber-extorsion, ils ont enregistré une augmentation de 6%, avec près de 5.969 affaires, tandis que le nombre de contenus utilisés dans ce type d’affaires enregistrés a atteint 4.070, alors que celui des mandats internationaux émis s’est établi à 842, contre 752 au cours de l’année dernière. Dans le cadre de ces affaires, 874 personnes ont été interpellées et déférées devant la justice.

Pour ce qui est des affaires de sextorsion, les services de la Sûreté nationale ont enregistré, au cours de cette année, 508 affaires, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente, alors que 182 personnes, impliquées dans ces actes criminels ayant ciblé 515 victimes dont 109 étrangers, ont été arrêtées.

Concernant les affaires d’immigration clandestine, les efforts déployés ont permis l’avortement des tentatives d’immigration irrégulière de 28.863 personnes, dont 18.820 de diverses nationalités étrangères, le démantèlement de 121 réseaux criminels et l’arrestation de 594 organisateurs et intermédiaires.

Dans ce cadre, 707 documents de voyage et d’identité falsifiés en relation avec ces affaires ont été saisis, ainsi que 215 embarcations et 31 véhicules utilisés dans l’organisation des opérations d’immigration.

Concernant les crimes financiers et économiques, les services de la DGSN ont poursuivi le renforcement et le développement des techniques d’enquête pénale dans ce type de crimes, que ce soit au niveau de la brigade Nationale de la Police Judiciaire ou des quatre brigades régionales de la Police Judiciaire qui lui sont affiliées à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech.

Ces brigades ont traité 529 affaires liées à la corruption, à l’abus de confiance, au détournement des deniers publics et au chantage, soit une augmentation de près de 14 % par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de suspects qui ont fait l’objet d’une enquête dans ces affaires a atteint 693 personnes, dont 322 dans des affaires de corruption et d’abus de confiance, 259 suspects dans des cas de détournement et de dilapidation de deniers publics et 112 dans des cas de chantage et d’abus de pouvoir.

S’agissant des crimes de faux monnayage, d’usage frauduleux des moyens de paiement et de trafic de devises, les services de la Sûreté Nationale ont traité, durant l’année en cours, 38 affaires relatives au trafic de devises, 57.980 affaires portant sur des infractions à la législation régissant les chèques, soit une baisse de près de 1,5 %, 153 affaires de fraude et de fraude aux moyens de paiement et 151 affaires de falsification de monnaie et de devise.

Ce type d’affaires a vu la saisie de 481 faux billets de banque nationaux et de 1.489 faux billets de banque étrangers pour un montant total de 95.800 dollars américains, 74.820 euros et 340 livres sterling, outre le démantèlement de 19 réseaux criminels actifs dans la falsification des monnaies, moyens de paiement et cartes de crédit, alors que 181 personnes de différentes nationalités ont été déférées devant la justice et 34 équipements et supports électroniques utilisés dans le piratage, la falsification et le paiement frauduleux ont été saisis.

Dans le volet relatif à la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et l’apologie des actes terroristes, la Brigade Nationale de la Police Judiciaire a déféré cette année devant le parquet compétent 29 personnes soupçonnées d’être impliquées dans ce genre d’affaires, outre les cellules terroristes qui ont été démantelées par le Bureau central des investigations criminelles relevant de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire National, dont la cellule terroriste impliquée dans le meurtre d’un agent de la police à Hay Errahma, dans la ville de Casablanca.

          

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