Culture

Cinéma Salam d’Agadir Le Monument historique ressuscité

  • Saoudi El Amalki//

Longtemps délabré, érodé, abandonné dans un état piteux, le prestigieux cinéma Salam d’Agadir, bâti en 1946 par l’architecte Georges Appéré et monté par l’entrepreneur Boubker Fatih Tetouani, appartenant à Yahya Ben Ydder, est en passe de renaître de ses cendres. Après être soumis à une forte opposition de la société civile quant à sa démolition pour faire office d’un bâtiment foncier, cet emblématique monument de la cité, ayant résisté à la secousse tellurique de 1960, échappe enfin à la prédation immobilière, grâce au don d’un notable, promoteur fort connu, cédé à la ville…

La commune en hérite aujourd’hui et compte en faire sans nul doute un site à vocation culturelle, à l’instar du cinéma Sahara qui fut rénové pour être un réel joyau d’art et de culture. Seulement, le cas du cinéma Salama est un peu délicat pour garder son identité et sa vocation artistique et culturelle, de par son architecture singulière, sous forme de selle de cheval. D’où à coup sûr, la difficulté de sa refonte en maintenant son aspect typique…

Ce bel édifice aux caractéristiques inédites, ayant à perdu de sa solidité en terme de résistance à l’usure de l’âge, se doit de se conformer inéluctablement à l’exigence urbanistique formelle, mais aussi à son historicité, en tant que mémoire collective de toute une ville dont les rescapés du séisme mortifère se souviennent toujours. Afin de remettre d’aplomb la bâtisse avec les normes urbanistique et esthétique, il va falloir se plier à ces obligations…

Tout d’abord, il importe de tirer l’état de vétusté de cet ouvrage conjointement par un bureau de contrôle et un laboratoire. Il va donc falloir vérifier l’effet de l’âge en vue de connaître la suffisance de charge à faire subir à la structure exposée déjà à l’épreuve du cataclysme dont les séquelles seront à coup sûr, fragilisé les matériaux de constructions. Il est impératif d’en faire le relevé exact au laboratoire, puis en tirer les conclusions de l’influence sur la stabilité générale du site…

Ensuite, il faudra certainement sonder l’état des fondations et voir comment elles se comportent pour pouvoir se fixer des idées sur l’état de lieux, notamment le réseau d’assainissement des sous dallages et les ouvertures afin de détecter les fissures. C’est donc un travail minutieux qui doit se faire car il est question d’une ossature en U inversé déjà en état de vulnérabilité et par la suite, a fait l’objet d’un séisme…

Il faut bien dire enfin que cette mission n’est pas aisée dans la mesure où elle nécessite l’assurance préliminaire de l’état historique de la construction pour l’adapter aux charges supplémentaires et en garantir les commodités et les convenances. Cette action méthodique aura certainement, lors de sa conclusion, une retombée notoire sur la ville et ses habitants ainsi que ses visiteurs, par la particularité de sa forme et la plus-value culturelle qu’elle met aux côtés de ses semblables…

          

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