Maroc aujourd'hui

A vrai dire: Moraliser la vie publique

  • Saoudi El Amalki //

Le débat sur la moralisation de la vie politique et parlementaire refait surface ces temps-ci, depuis la missive Royale solennelle, émise à l’occasion du 60ème anniversaire de la constitution du parlement au Maroc.

En fait, la focalisation sur la thématique à forte intensité graduelle, s’étend aussi à la vie publique dans sa globalité, eu égard l’état actuel du paysage sociétal infesté de prévarication et de malhonnêteté. Il est bien vrai que la lettre du Roi transmet un message fort et une alerte ferme au corps élu, toutes tendances confondues, dès lors que le parlement bicaméral abrite une trentaine de mis en cause incarcérés ou poursuivis en état libre, sans parler de centaines d’élus de communes territoriales pointés du doigt pour des malversations ou encore de détournements.

Cependant, il n’en demeure pas moins clair que le réquisitoire dressé par le Souverain englobe à coup sûr, l’ensemble des Institutions de l’Etat où la fraude et la forfaiture battent leur plein, malgré les mesures rédhibitoires et coercitives, ratifiées lors de la Constitution de 2011. En effet, on a beau revoir les conditions et les modalités dans lesquelles se déroulent l’échéancier électoral, il s’avère que celui-ci a toujours renfermé des irrégularités attentatoires à la légitimité et la justesse de la carte politique nationale. A qui incombe donc la responsabilité de se trouver avec un hémicycle bourré d’illettrisme et d’incompétence voire de banditisme ?

Certes, à l’élite partisane qui, par son empressement à couvrir toutes les circonscriptions, ne prennent la peine de discerner les candidats, tout en se focalisant sur ceux qui arborent les gros chèques, pour des calculs électoralistes, sans le moindre souci moral ni déontologique à l’égard du peuple dont la majeure partie est abattue par la misère et l’ignorance. Au fait, la plupart des partis en lice ne présentent jamais de militants, d’intellectuels ou d’académiciens intègres et fidèles aux valeurs suprêmes de la Nation. Évidemment, que pourra-t-on attendre des barons de l’argent sale qui circule à profusion dans les rangs des ménages, sans nulle vergogne ?

Le résultat est saillant à l’œil nu, sous la coupole du parlement, avec des « Escobar » dont pullulent à présent, les geôles marocaines ! Toutefois , il faut bien avouer qu’une grosse part de culpabilité est adressée frontalement aux rouages du « régime » qui façonne et pré-fabrique les phases de combinaisons de la majorité, non pas par la falsification directe des urnes, comme il le faisait auparavant, mais change de procédure, en incitant les « notabilités » à ce présenter avec la couleur imposée, sous peine de leur brandir les dettes non honorées ou d’anciens forfaits, enfouis en cas de besoin.

Aujourd’hui, le Monarque interpelle fort bien la classe politique de rompre avec toutes ces méthodes qui ne font qu’hypothéquer l’avenir du pays, au moment où les essais tentés par les concepteurs de la gestion des affaires publiques ont littéralement échoué à cet exercice qui nécessite beaucoup plus de foi et de droiture que de fortunés soumis, creux et sans effet sur l’autel de la gouvernance tant législative qu’exécutive.

L’heure est au Sérieux tel que l’a si bien prôné Sa Majesté, rel~ayé par des femmes et des hommes imbus de loyalisme et de dévouement aux idéaux de la Patrie, par le biais d’une compétition saine et impartiale où seuls les programmes et les idées se confrontent et se prévalent !

          

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