Maroc aujourd'hui

A vrai dire: Les déchéances du secteur agricole

  • Saoudi El Amalki //

Notre pays arbore la vocation agricole parmi son éventail économique, par excellence. A cet égard, il décline une stratégie ambitieuse pour fructifier cette prédominance, appelée le Plan Maroc Vert (PMV) qui s’avère, à la longue, quasiment caduc. Un gâchis de plus d’une décennie où le secteur a ingurgité des budgets éléphanteaux pour essuyer finalement des revers cinglants.

Aujourd’hui, on n’arrive pas à assurer la souveraineté alimentaire aux populations dans les marchés locaux, à cause des choix libéraux débouchant inévitablement sur la paupérisation de la paysannerie marocaine et le renchérissement des barons féodaux. Les effets désastreux de ces ratages ne cessent de tarauder les politiques publiques en la matière, à travers le déferlement des exactions conduisant aux chaos. A présent, on ne sait plus à quel saint se vouer si bien qu’on ne parvient plus à décrocher la tête de l’immersion fatale, tellement les griefs fusent de partout.

A titre d’exemple, on citera le cas du barrage Toudgha dans les patelins de Tinghir où l’eau potable se raréfie affreusement à l’adresse des dizaines de milliers de concitoyens dont la soif terrible foudroie la subsistance. En fait, voilà plus de deux ans que cet édifice a vu le jour, mais sa fonctionnalité piétine depuis que l’Etat se noie dans l’expectative assassine.

Les études relatives à la mise en lice tardent à s’amorcer, depuis qu’on n’est pas encore fixé sur le mode d’exploitation à entreprendre, soit l’accomplissement des forages hydriques en raison de la richesse de cette zone en eaux souterraines, soit l’édification de station de traitement pouvant alimenter les communes environnantes de ces ressources convoitées.

Il va sans dire que, pendant le temps où l’Etat est aux abonnés absents vis-à-vis de cette problématique cruciale, les populations de ces localités des deux bassins de Toudrha et de Lamaider regroupant pas moins de sept communes territoriales de 120 000 êtres humains sévissant le calvaire de la carence d’eau à boire, en plus de la communauté marocaine à l’étranger qui rentre au bercail.

L’atermoiement de l’Etat à prendre une décision à propos de ce barrage édifié il y a deux années, est assurément insensé, puisqu’on ne pourrait attendre les pluies pour entamer les études techniques idoines pour un besoin de denrée hydrique vital, puisque le barrage est construit à cette fin. Évidemment, le secteur agricole est bourré d’exemples de cette trempe, mettant à nu l’insouciance des services étatiques dont la préoccupation est bien ailleurs en direction des lobbys de l’export.

          

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