A vrai dire : Le PAM, fera-t-il la mue escomptée?
- Saoudi El Amalki //
Le parti du tracteur tient son congrès national. Un événement politique qui donnerait vie à la classe partisane en léthargie, ces temps-ci.
Au moins, cela permet de rassembler ses leaders, à la cérémonie d’ouverture et de se côtoyer, en face du discours de son virevoltant collègue qui déclarait déjà de s’en aller du perchoir. Juste auparavant, l’opposition à bout de nerfs, fustigeait aigrement l’Exécutif, par le biais de ses groupes et de son groupement du parlement, justement à cause de son laxisme par rapport aux attentes insistantes des populations.
Ni le secrétaire général au départ ni la présidente du conseil national du PAM n’ont brigué, l’un à la reconduction, l’autre au baptême, le fauteuil en velours du parti, sauf si un postulant inattendu se manifeste à l’improviste.
Tout laisse croire qu’il se serait agi d’une direction collégiale extrêmement réduite qui présidera aux destinées d’une entité, ralliant le contingent partisan, il y a une quinzaine d’années, une cuillère à la bouche à l’instar de ses pareils de 1977 et 1983.
Se voulant une mouvance en phase du libéralisme et du modernisme par excellence, les pamistes ont ipso facto brûlé les étapes pour se hisser au devant de la scène politique national, après un bout de temps au sein de la « minorité » à laquelle ils ont faussé compagnie de manière fort expéditive.
Formant avec le parti de la colombe, le noyau dur du gouvernement, celui du tracteur, ils trouvent visiblement tant de peine à se libérer de la mission qu’ils s’assignent, depuis la montée en puissance lors du précédent échéancier électoral. Il est évident que le PAM n’a pas encore roulé sa bosse dans la gestion des affaires publiques, puisque son expertise manque de maturité en la matière, comparativement à son allié majoritaire.
Il n’en demeure pas moins vrai que sa constitution à des fins mitigées et dictées par les hautes sphères de l’Etat, n’en ferait guère une horde résignée et autonome. Sans nullement avoir l’intention de jouer les trouble-fêtes en ces moments cruciaux des assises nationales de l’une des forces politiques de la nation, il y a lieu de se soucier de la morphologie et du métabolisme des partis en tant que leviers majeurs, en corrélation directe avec les pouvoirs publics et le reste de toutes les composantes sociétales.
On ne peut non plus, concevoir la santé partisane, capable de jouer pleinement les rôles constitutionnels auprès des franges de la société sans se munir de partis forts, sérieux et performants, en nette rupture avec les « feux verts » et les instructions à suivre. Le PAM, fera-t-il sa vraie mue au grand service des valeurs suprêmes de la Nation et du Peuple ? That’s the true question !
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