Société

A vrai dire : Le coquelicots de l’armistice

Saoudi El Amalki

Quand le Souverain évoquait dans ses discours, la fameuse « main tendue », en direction du voisin de l’Est, il le faisait à coup sûr, non pas par faiblesse ni résignation, encore moins par tromperie. Pas du tout, il le faisait toujours en toute conscience et bon sens. Dans le jargon martial, on a tendance à rengainer, en usant de la citation qui inspire paix et accalmie : « Il faut savoir mettre un terme à la guerre ! ».

En ces temps-là, la déferlante marée de coquelicots, symbole du cessez-le-feu de la première guerre de 14/18 au vieux continent, embaume les bosquets chatoyants. Une référence historique qui marque encore une fois l’appel du Trône, dans un contexte régional fratricide, priorisant la paix, à l’adresse du régime frontalier, après une longue friction froide, mais véhémente voire belligérante de la part de la junte…

Ceci dit, on ne cessera jamais de s’indigner face à la fermeture des frontières entre deux pays limitrophes dont les rapport sont constamment en rixe conflictuelle. Du jamais vu dans les annales de la coexistence mondiale ! Même l’Allemagne dont le mur de Berlin scindait jadis, le même peuple germanique est parvenue à s’agréger en une forte communauté, à la longue.

De nos jours, la prospérité des peuples se fonde dans la béatitude commune et la synergie mutuelle, surtout si on partage les mêmes modes de vie, les traditions, l’histoire et les constituantes. Ce que l’Europe a finalement bien compris, après des années de feux et de sangs. Elle a quasiment unifié son économie et sa monnaie pour relever les défis, en enterrant à jamais, la hache de guerre et en bâtissant aux grands galops, le développement multiforme des générations montantes.

La main tendue encore une fois, aux riverains avoisinants, sans nul estampage ni compromission, ne relève guère de l’espièglerie. Elle est mature, raisonnable et visionnaire, dans un long duel condamné à la concorde des peuples respectifs. On ne saurait indéfiniment occulter une vérité de plus en plus, évidente et confirmée. Le leadership régional n’est plus de mise, encore moins en terme d’hégémonie, afin de prétendre à une réciprocité gagnante et une proximité édifiante, au service des peuples dont le lien de parenté de part et d’autre coule dans les veines, depuis des siècles.

S’obstiner à s’agglutiner vainement aux chimères, mènerait sans nul doute, à l’auto-destruction. Cette main que notre pays n’a jamais cessé de tendre à son compagnon, à travers son Roi, depuis l’époque coloniale où le sang, de l’un et de l’autre, avait conjointement ruisselé les tranchées et arrosé les terres bénites, est témoin de la sagesse ardente dont il a fait preuve, chaque fois qu’il est question de l’intérêt suprême de la région, alors que l’ennemi est bien autre, celui qui avait dévasté nos richesses et saccagé nos civilisations et continue à le faire par la désunion et la division.

Ces mêmes territoires, souverains et autonomes ont sacrifié des millions de martyrs, interpellent à présent, toutes les consciences vives à fonder un Maghreb fort, cohérent et complémentariste. La balle est dans le camp des voisins algériens pour qu’ils s’en servent à bon escient. Rêvons toujours de ce lendemain de coquelicot cramoisi…!

          

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