A vrai dire: Investissement est justice territoriale
Saoudi El Amalki//
La nouvelle charte nationale sur l’investissement qui fut adoptée, il y a un bon bout de temps, est sans doute une belle opportunité pour insuffler une dynamique incitative tant à l’échelon national que régional.Dans ce sens, l’Etat se devrait d’accompagner et appuyer cette mesure entreprise pour la mener à bien au service de l’économie nationale, mais également à celui de l’évolution des régions, toutes spécificités confondues. L’intention paraît judicieuse de considérer l’investissement comme un levier solide de développement équitable de toutes les régions du royaume qui regorgent d’un bon potentiel économique, social, naturel, culturel intrinsèque à optimiser et consacrer à créer les chances d’emploi, la ressource et la plus-value de l’économie nationale. Dans ce sens, cette démarche est censée implanter les embryons d’investissement au sein de tous les domaines territoriaux à travers des mesures essentielles, tel une gouvernance unifiée, une déconcentration efficiente, une subvention territoriale pour orienter les investissements vers les provinces les moins attractives de ce fait, créer la conciliation et la convergence sur les visées de l’investissement parmi les opérateurs au niveau régional. En effet, si cette volonté s’achemine vers ce préambule pour réaliser le développement escompté, en mesure de mettre en pratique la justice spatiale par le biais de la politique de ladite charte nationale, le rapport officiel sur la répartition régionale de l’investissement en annexe de la loi de finance, cite que 60% de l’investissement sont concentrés dans trois régions focales du territoire national. D’autant que la carence des infrastructures élémentaires de certaines régions empêche l’aspect l’attractif d’investissements et d’investisseurs, à l’instar à titre indicatif de la région Draa Taflilalet qui regorge de richesses minières et de produits de terroir variés tels les roses, le safran, les substances aromatiques et médicinales, le henné ainsi que des potentialités naturelles, touristiques et culturelles qui ne sont pas bien capitalisées comme il faut en terme de promotion, de commercialisation et d’exploitation, compte tenu de la faiblesse des moyens nécessaires à l’échelle nationale et mondiale. Il est bien certain qu’il s’agit de politique globale de l’Etat qui dans le discours public, la justice spatiale est priorisée à tout rompre, mais dans la pratique, rien ne se fait ou presque pour se conduire sur le même pied d’égalité des régions du pays. Ce qui aggrave encore davantage la disparité régionale et partant, hypothèque le projet de régionalisation fondé sur l’équité, l’éthique et la démocratie. Dans une nation qui aspire à l’Emergence sous ses multiples formes, il est impératif de rompre avec le Maroc à « double vitesse » car ce serait un grave péril au pays uni et solidaire !
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