
La culture mérite mieux que des jugements hâtifs et purement comptables…
- Par : Mounir seghrouchni //
Dans la région d’Agadir, les manifestations culturelles ne sont pas de simples divertissements inscrits dans un calendrier.
Qu’il s’agisse de grands festivals comme Timitar, de concerts, d’expositions, de spectacles de cinéma de théâtre ou de danse, de journées consacrées au patrimoine ou de petites initiatives de quartier, toutes ces actions participent à faire vivre une région, à la faire penser, rêver et se reconnaître.
Ces événements ont d’abord une valeur sociale évidente. Ils créent du lien entre les habitants d’Agadir et de sa région : familles, jeunes, anciens, touristes de passage… se retrouvent dans les mêmes lieux, devant les mêmes scènes, partageant les mêmes émotions.
Dans un monde où chacun a tendance à se replier sur soi, ces moments collectifs sont précieux : ils permettent la rencontre, l’échange, la curiosité pour l’autre et pour sa culture.
Ils jouent ensuite un rôle essentiel pour la transmission et la valorisation du patrimoine.
Les musiques amazighes, les arts populaires, les savoir-faire artisanaux, les histoires et les langues du territoire trouvent dans ces festivals et ces journées à thème un espace de visibilité et de fierté.
C’est là que les jeunes générations peuvent découvrir, non pas dans les livres mais «en vrai», la richesse de leurs racines et la diversité des expressions artistiques d’ici et d’ailleurs.
L’impact de ces manifestations est aussi éducatif. Aller à un concert, voir une pièce de théâtre, visiter une exposition ou assister à une projection de film, c’est ouvrir des fenêtres sur d’autres univers, d’autres sensibilités, d’autres manières de voir le monde.
Cela développe l’esprit critique, nourrit l’imaginaire et stimule la créativité. Pour beaucoup de jeunes de la région, ces rencontres sont parfois la première occasion d’entrer en contact avec certains arts ou métiers culturels.
On oublie souvent leur contribution économique. Un festival, une grande exposition ou une projection de films génère du travail pour les artistes, les techniciens, les associations, les prestataires locaux.
Cela fait fonctionner les hôtels, les cafés, les restaurants, les transports, et renforce l’attractivité d’Agadir comme destination touristique culturelle, pas seulement balnéaire.
À long terme, une ville dynamique sur le plan artistique renvoie l’image d’un territoire vivant, ouvert et innovant.
C’est pourquoi je porte un jugement clairement positif sur la tenue et le développement de ces événements dans la région d’Agadir.
Il est légitime, bien sûr, de débattre de la manière dont les aides publiques sont distribuées, de demander plus de transparence ou d’équité.
Mais réduire l’ensemble de ces manifestations à un simple problème de subventions « sélectives » ou «discriminatoires » revient à ignorer leur réalité concrète : des équipes qui travaillent, des artistes qui créent, des publics qui découvrent, des quartiers qui s’animent.
Plutôt que de dévaloriser ces initiatives au nom de désaccords sur la répartition des soutiens financiers, il me semble plus constructif de reconnaître d’abord leur utilité et leur grande valeur ajoutée pour la communauté.
Ensuite seulement, dans un climat apaisé, on peut discuter des améliorations nécessaires en matière de gouvernance culturelle.
En somme, les manifestations culturelles d’Agadir et de sa région ne sont pas un luxe ni un caprice budgétaire : ce sont des investissements immatériels dans la cohésion sociale, l’éducation, l’image du territoire et la transmission du patrimoine.
Les défendre, ce n’est pas fermer les yeux sur les défauts du système, c’est affirmer que la culture mérite mieux que des jugements hâtifs et purement comptables.
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