Culture

Le programme “Atlas Press”, un modèle pérenne pour renforcer la critique cinématographique

Le programme “Atlas Press”, lancé par la Fondation du Festival International du Film de Marrakech, constitue un modèle pérenne pour renforcer la critique cinématographique, a affirmé, samedi à Marrakech, le critique d’art français et historien de cinéma Charles Tesson.

Dans une interview accordée à la MAP, M. Tesson, animateur de ce programme organisé du 1er au 5 décembre dans le cadre de la 22e édition du Festival International du Film de Marrakech, a souligné qu’”Atlas Press”, composé d’un volet destiné aux journalistes et d’un autre aux étudiants, vise à renforcer la formation et à stimuler l’esprit critique dans le domaine cinématographique.

Concernant la partie dédiée aux étudiants, l’expert français a relevé que le programme a permis aux participants de se familiariser avec les outils et les méthodes de la critique cinématographique, tout en développant leurs capacités d’analyse et de réflexion artistiques. A cet effet, un parcours intense et diversifié a été proposé aux participants avec la projection d’au moins deux films par jour, incluant des œuvres en compétition et d’autres réparties sur les sections du festival, représentant différents pays, a-t-il précisé.

“Cela leur a permis d’avoir un plus large aperçu de ce que le festival offre et de développer un regard critique sur des cinémas parfois peu connus au Maroc”, a expliqué M. Tesson, ancien délégué général de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes.

Selon lui, les principaux défis auxquels sont confrontés les jeunes critiques résident dans le développement d’une culture cinématographique solide et dans l’apprentissage de la construction d’une critique argumentée. Il s’agit d’évaluer ce que le film apporte par rapport à l’état du cinéma mondial, de comprendre l’intention du cinéaste et de situer son œuvre dans un contexte esthétique et narratif, a-t-il dit.

Le programme “Atlas Press” a également offert aux étudiants la possibilité de rencontrer des réalisateurs internationaux et marocains, a souligné M. Tesson, ajoutant que ces échanges sont essentiels pour comprendre la méthode de travail des cinéastes, les choix de mise en scène et les contraintes de production.

Chaque cinéaste ayant sa méthode propre, ces rencontres permettent aux étudiants d’appréhender la réalisation sous plusieurs angles et de nourrir leur regard critique, a-t-il expliqué, mettant en avant le rôle du Festival dans la promotion de la critique à travers la section “Conversations” qui permet aux étudiants d’échanger directement avec des cinéastes marocains et internationaux.

Selon le critique d’art français, le Festival International du Film de Marrakech, en tant qu’événement culturel mondial, crée un espace vital de dialogue et de discussion, indispensable pour que les œuvres cinématographiques vivent pleinement et trouvent leur public.

Animé par Charles Tesson, l’atelier de sensibilisation à la critique de cinéma offre une expérience exceptionnelle mêlant projections et discussions autour des films de la sélection officielle, ateliers d’écriture critique encadrés par des professionnels ainsi que des rencontres avec des figures majeures du cinéma international.

Le programme “Atlas Press” est un événement biannuel dédié à la critique de cinéma qui se décline en deux volets complémentaires. Le premier s’adresse aux journalistes et est organisé chaque mois de juillet à Casablanca, au profit d’une quinzaine de journalistes pour des ateliers de perfectionnement, tandis que le second volet, qui se tient durant le Festival, permet à une quinzaine d’étudiants de découvrir la vie du Festival et de suivre des sessions d’initiation à la critique cinématographique.

Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma (1998-2003), M. Tesson a été délégué général de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes de 2012 à 2021.

Professeur d’histoire du cinéma à la Sorbonne Nouvelle (Paris III), il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence dont “Satyajit Ray” (1992), “Luis Buñuel” (1995), “Théâtre et cinéma” (2007) et “Akira Kurosawa” (2008), entre autres.

 

          

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