
Centre Hospitalier Régional d’Agadir..Un hôpital mortifère
- Saoudi El Amalki //
Ce qui devait arriver arriva ! « La patience a ses limites. Attendez trop et c’est de la lâcheté ! », disait l’écrivain américain, George Jackson en pareille circonstance. L’hôpital Hassan II de la capitale du Souss fut encore une fois, en une quinzaine de jours, le théâtre d’insurgions des masses, à l’entrée du Centre Hospitalier de la région, en face des forces d’ordre lourdement outillées.
Ils étaient des centaines d’émeutiers qui ont pris d’assaut l’espace de la devanture de l’hôpital, vociférant des slogans virulents à tue-tête, tout en arborant des banderoles et des pancartes protestataires.
Il y avait de quoi se révolter avec autant de monde écœuré, si l’on sait que l’hôpital Hassan II moisit depuis des lustres, dans un piètre état.
Pire encore, il est devenu un réel cimetière, puisque nombre de patients y accèdent pour en sortir sur une civière mortelle, notamment dans le bloc de la maternité où des femmes enceintes finissent par rendre l’âme, plus couramment ces tout derniers temps.
Le service d’urgence, le plus sollicité au quotidien, est dans une situation piteuse en matière de manque des premiers soins les plus rudimentaires et de carence en hygiène et propreté.
De même, les ressources humaines en cadres infirmier et médical sont horriblement indigentes, au point de susciter d’effarantes tortures au sein des malades dont les opportunités de se faire consulter ou se soigner encore moins s’opérer, s’amenuisent atrocement, voire s’excluent carrément pour des citoyens atteints auxquels on administre des rendez-vous excessivement tardifs pour des cas d’extrême urgence…
C’est donc pour la seconde fois que les appels à l’amélioration de tous ces services négligés et raréfiés, se sont élevés haut et fort, en public à l’adresse des responsables du secteur.
En fait, face à la défectuosité lamentable de l’hôpital, on a tendance à le qualifier de « hôpital de la mort » qui, à la longue, les patients angoissés, préfèrent souffrir en silence que de s’y rendre pour y périr.
Il faudra bien dire qu’en dépit de l’impétuosité et de la véhémence de ces cris de détresse des contestataires qui compteraient tenir un prochain sitting encore plus consistant si les conditions d’accueils et de soins n’étaient pas rehaussées, il est à enregistrer l’absence de dérapages ou d’accrochages gravissimes parmi les manifestants et les services d’ordre qui à un moment donné, ont procédé à la dispersion de leurs vis-à-vis, de manière assez caustique.
Il va sans dire que malgré les promesses et mesures de réformes des décideurs du gouvernement, l’hôpital Hassan II d’Agadir reste un exemple désastreux de l’échec du système sanitaire du pays…
D’autant plus qu’on ne comprend jamais le retard irascible de l’ouverture du CHU qui, faut-il le rappeler, est fin prêt à fonctionner, il y a belle lurette, en termes de bâtiments et de matériels de pointe, en plus du cadre hors-site en état paradisiaque.
Il est bien déplorable de constater cette discordance entre les efforts du relooking urbain en projets structurants initiés par le programme Royal et l’état fâcheux dans lequel se meut un hôpital régional historique, tel que l’hôpital Hassan II.
Au fait, la question qui se pose, c’est sans doute comment peut- on confier un secteur aussi névralgique que celui de la Santé à quelqu’un de proche du monde d’affaires, tout à fait étranger au domaine qu’il s’assigne à présent, alors qu’on a «remercié» une sommité de la trempe du Pr Houcine Louardi !!?

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