
À Biougra, Chtouka Aït Baha: « la Tiroïssa fait parler la mémoire collective »..
Le centre culturel « Saïd Achtouk » a accueilli le Samedi 6 septembre 2025, la première édition de l’université d’été dédiée à l’art de la Tiroïssa , une initiative portée par la Fondation Saïd Achtouk, basée au douar « Bizourane » , commune de Sidi Boushab.
Placée sous le thème « Tiroïssa: société, mémoire et histoire », cette rencontre a réuni chercheurs, artistes et passionnés autour d’un patrimoine amazigh vivant, à la croisée de la sémiotique, de l’anthropologie et de l’histoire culturelle.
La session inaugurale a été marquée par une conférence magistrale du professeur Dr. El-Houcine Bouyaâkoubi Anir, qui a posé les fondements conceptuels de cette rencontre en explorant les notions de l’art et de l’identité.
Pour lui, l’art est une production humaine noble, un acte de parole et de création lié à la quête du beau et au plaisir du récepteur. Il le définit comme une relation communicative enracinée dans l’existence humaine.
Quant à l’identité, il l’a décrite comme un concept complexe, difficile à cerner, qui se construit à travers le regard que l’individu porte sur lui-même et sur autrui, ainsi que celui que les autres portent sur lui. Il illustre cette complexité par trois formes: identité vécue, identité attribuée et identité revendiquée.
Dans le prolongement de son intervention, le professeur Bouyaâkoubi a évoqué l’identité des régions et des territoires en rapports avec des traits culturels, sujet de la géographie culturelle.
Au cœur de cette université d’été, l’art de la Tiroïssa a été présenté comme un vecteur d’expression profondément enraciné dans les traditions amazighes. Le professeur Bouyaâkoubi a mis en lumière son authenticité, née d’une interaction vivante avec les danses collectives telles que « Ahwach » .
Ce dialogue artistique, porté par les contributions des artistes hommes et femmes, a conféré à la Tiroïssa une attractivité particulière et une forte adhésion populaire.
Avec le temps, la « Tiroïssa » a su évoluer, intégrant les technologies d’enregistrement et valorisant la langue amazighe comme vecteur d’expression créative, tant au niveau des paroles, des mélodies que de l’interprétation.
En conclusion, le professeur Bouyaâkoubi a salué la création de la Fondation Saïd Achtouk, le 26 août, qu’il considère comme un prolongement naturel du dynamisme du mouvement associatif amazigh depuis les années 1960.
Il a souligné son rôle essentiel dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel amazigh, tout en affirmant son engagement à transmettre cette mémoire aux générations futures.

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