Culture

Biougra-Chtouka Ait Baha : « la Tiroïssa, entre Esthétique musicale et conscience politique! »..

Dans le cadre de la première édition de l’université d’été dédiée à l’art de la Tiroïssa, organisée au centre culturel Saïd Achtouk à Biougra le 6 septembre 2025, par la Fondation Saïd Achtouk, basée au douar Bizourane, commune de Sidi Boushab dans la province de Chtouka Aït Baha, chercheurs, artistes et passionnés se sont réunis autour du thème: « Tiroïssa: société, mémoire et histoire ».

L’événement a permis de revisiter cet art amazigh ancestral à travers des regards croisés mêlant sémiotique, anthropologie et histoire culturelle.

Bien plus qu’une simple expression musicale, la Tiroïssa s’impose comme une pratique culturelle porteuse de symboles identitaires et de mémoire collective. elle a évolué vers une forme artistique riche, alliant parole, mélodie et interaction sociale.

Elle joue un rôle fondamental dans la construction de l’imaginaire collectif du Sud marocain, transmettant des valeurs, évoquant des épisodes de résistance et tissant les liens entre l’individu et sa communauté.

Au début du XXe siècle, le raïs n’était pas seulement un artiste, mais un acteur culturel engagé dans un dialogue subtil avec le pouvoir.

Certains, ont chanté les louanges du pacha El Glaoui, tandis que d’autres: Rrwaiss ont exprimé une résistance symbolique, notamment en rendant hommage à Ahmed El Hiba.

Cette relation ambivalente entre art et autorité révèle la capacité de la « Tiroïssa » à s’immiscer dans les sphères du pouvoir, devenant ainsi un outil de narration parallèle, porteur des aspirations populaires.

À travers une lecture sémiotique, la Tiroïssa apparaît comme un système de signes où la langue poétique, les instruments traditionnels et les costumes du raïs deviennent des marqueurs identitaires.

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Avec l’arrivée des supports d’enregistrement « vinyles », puis cassettes l’art des raïs a franchi les frontières du marché et des fêtes locales pour s’inscrire dans une nouvelle dynamique médiatique. Ce tournant technique a élargi son audience, tout en modifiant la nature du lien entre l’artiste et son public.

La « Tiroïssa » , dans son essence, reste une pratique symbolique enracinée dans la culture amazighe, en résonance avec les rituels collectifs tels que l’Ahwach et continue de transmettre les valeurs communautaires à travers une esthétique poétique et musicale.

Aujourd’hui, grâce à des initiatives comme celle de la Fondation Saïd Achtouk, cet art retrouve sa place dans le débat culturel contemporain.

Non pas seulement pour être célébré, mais pour être analysé, réinterprété et réinscrit dans les questionnements identitaires, politiques et symboliques d’une société en quête de ses voix originelles.

          

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