
Sauver le mobilier urbain de la barbarie!
- Agadir par/Rachid Fassih //
Les poubelles en ciment, loin de contribuer à la propreté, sont devenues de véritables points noirs.
Nous n’avons ni assaini les lieux, ni géré les déchets, ni préservé l’esthétique de nos rues.
Pire encore, nous avons échoué à sensibiliser la population à la protection de ces espaces partagés.
Le choix de ces lourdes poubelles en ciment était-il vraiment judicieux ?
Est-ce de cela que nous avions besoin pour nos artères principales ?
Malheureusement, la réalité est amère : la plupart ont été vandalisées et détruites.
Leurs couvercles et serrures en fer ont été volés, les transformant en un fardeau visuel et un symbole de délabrement.
Ces poubelles, dont le ciment n’a même pas eu le temps de sécher, ressemblent déjà à des ruines après une bataille.
L’état de ce mobilier urbain soulève de nombreuses questions.
Faut-il revoir les critères de sélection ? Le type de matériau, la couleur, la forme ?
Comment pouvons-nous établir un cahier des charges rigoureux pour garantir leur durabilité et leur pérennité, afin qu’ils résistent pendant des années, voire une décennie ?
C’est la seule façon de garantir la rentabilité du mobilier urbain.
Lorsque je me promène le long des zones réhabilitées, où des millions de dirhams ont été investis, je suis attristé de voir ces poubelles dans un état de dégradation avancé.
Elles sont victimes de la négligence, de l’indifférence et d’actes de vandalisme
Certaines débordent de déchets ménagers, d’autres sont endommagées par des véhicules, leurs couvercles sont manquants, leurs flancs sont cabossés, et certaines ont même été défigurées avec de la peinture noire.
Il est navrant de constater que le mobilier urbain, financé par les contribuables, soit ainsi malmené.
C’est une vision de sous-développement qui contraste fortement avec les aspirations de notre pays, qui se prépare à accueillir des événements d’envergure internationale.
Une vision pour la solution
Sauver le mobilier urbain de la « barbarie » ne se résume pas à changer les matériaux.
Cela nécessite une approche globale.
Des critères de sélection rigoureux :
Il est impératif de mettre en place un cahier des charges qui définit les spécifications du mobilier urbain en mettant l’accent sur la durabilité, la solidité et la facilité d’entretien.
Il faut choisir des matériaux résistants au vandalisme et aux intempéries, avec des couleurs et des formes qui s’intègrent harmonieusement au paysage urbain.
Le rôle de la sensibilisation : La solution ne peut être uniquement matérielle.
Il est essentiel de lancer des campagnes de sensibilisation pour inculquer le respect des biens publics et la préservation de la propreté.
La coopération et la coordination :
La sélection et la conception du mobilier urbain doivent être des processus participatifs, impliquant les autorités locales, les citoyens et la société civile, y compris les experts en esthétique urbaine.
En conclusion, la dégradation de notre mobilier urbain est bien plus qu’un problème de poubelle cassée.
C’est le reflet de notre manque d’appréciation pour les espaces que nous partageons.
Sauver le mobilier urbain, c’est avant tout sauver nos valeurs civiques et notre conscience collective.
Sauvons le mobilier urbain de notre barbarie.

Suivez nos dernières actualités sur Google News